Emmanuel Macron s'est adressé aux Français lors d'une allocution télévisée le 5 décembre, quelques heures après avoir accepté la démission de Michel Barnier. Le chef de l'État a confirmé qu'il resterait en poste jusqu'à la fin de son mandat. Florilèges de commentaires des élus des Alpes-Maritimes et du Var.
C'était une prise de parole attendue. Le président de la République s'est exprimé jeudi soir à 20 heures. Une allocution quelques heures après avoir accepté la démission de son Premier ministre, Michel Barnier. Emmanuel Macron assure conserver son poste jusqu'à la fin de son mandat, assumer la responsabilité de l'incompréhension de la dissolution, mais fustige "le chaos" du débat parlementaire qui a mené au vote de la mention de censure.
Dans les Alpes-Maritimes, une large majorité des députés des Alpes-Maritimes et du Var ont voté en faveur de la motion de censure, le 4 décembre dernier. Ce vote a fait tomber le gouvernement de Michel Barnier, 3 mois seulement après sa formation.
"Président commentateur"
Les propos d'Emmanuel Macron, tenus lors de cette allocution, ont soufflé sur les braises de la colère de certains élus du département. Éric Ciotti fustige cette prise de parole qu'il compare à "une intervention présidentielle pour rien. Irresponsable vacuité. Un Président commentateur impuissant du chaos qu'il a lui même érigé", dans un message posté sur X.
"Petit politique"
Du côté du Rassemblement National, la porte-parole, Laure Lavalette, députée du Var n'épargne pas Emmanuel Macron. Elle dépeint un Président "redevenu un petit politique, préparant la défense de son bilan, justifiant son maintien à la tête de l'État. Sa situation est navrante", déplore l'élue sur X.
D’ordinaire, Emmanuel Macron prend la parole pour ne rien dire.
— Laure Lavalette (@LaureLavalette) December 5, 2024
Ce soir, le Président est redevenu un petit politique, préparant la défense de son bilan, justifiant son maintien à la tête de l’Etat.
Sa situation est navrante. L’Histoire la jugera sévèrement.#Macron20h
"Irresponsable"
Même son de cloche du côté des élus UDR. Christelle D'intorni, députée UDR des Alpes-Maritimes déplore un comportement "d'enfant capricieux irresponsable", dans un message sur X. Le Président "se drape dans un déni insupportable et rejette sa propre responsabilité sur les autres" ajoute-t-elle.
#Macron20h
— Christelle D'intorni (@C_Dintorni) December 5, 2024
Une nouvelle fois, Emmanuel Macron se drape dans un déni insupportable et rejette sa propre responsabilité sur les autres.
Pourtant qui a fait exploser la dette de 1000 milliards d’euros ? Qui a dissimulé la gravité des déficits publics et n’a engagé aucune réforme… pic.twitter.com/31saocTiRB
À l’inverse David Lisnard, maire de Cannes, ne s'exprime pas directement à propos de l'allocution sur ses réseaux. Mais reposte un message du site parodique le Gorafi, qui indique qu’"Emmanuel Macron annonce la mise en place d'un numéro vert destiné à expliquer la dissolution à tous ceux qui refusent de la comprendre". Un clin d'œil humoristique pour répondre à sa manière aux propos du Président.
Appel à l'apaisement
D'autres députés sont plus cléments avec les propos du chef de l'État. Renaud Muselier, président du conseil régional PACA et délégué régional du groupe Renaissance se range à ses côtés. Il salue la volonté du Président de rester à son poste.
"Pas besoin d'ajouter une crise supplémentaire, une élection supplémentaire dans un calendrier inadapté", affirme Renaud Muselier sur X. L'élu assure "partager les priorités affichées notamment l'absence de la hausse d'impôts" et appelle à se rassembler le pays "comme nous le faisons pour la région Sud. C'est nécessaire", ajoute Renaud Muselier.
Le Président de la République a raison de rappeler que le RN a voté hier une motion de censure qui insulte ses propres électeurs. C’est invraisemblable, à l’image de ce qui s’est passé à l’Assemblée.
— Renaud Muselier 🎗️ (@RenaudMuselier) December 5, 2024
Il annonce également qu’il ne démissionnera pas : tant mieux ! Pas besoin… pic.twitter.com/c4n2QXWL2y
Le mandat présidentiel durera encore 30 mois. Plusieurs dirigeants de partis politiques sont attendus à l'Élysée, ce vendredi 6 décembre, pour échanger avec le Président sur le nom du prochain locataire de Matignon.