La série de noyades s'allonge depuis le début de la saison estivale; 15 depuis vendredi, dont une à Nice et à Cannes

15 personnes se sont noyées en mer, en rivière ou sur des plans d'eau depuis vendredi : la série noire des noyades s'allonge depuis le début de la saison estivale, relançant le débat sur la répression des comportements imprudents.

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Par ailleurs, un homme d'une trentaine d'années, qui avait été secouru jeudi sur une plage de Moliets-et-Maa (Landes), est mort hier à Mont-de-Marsan, où il avait été hospitalisé.

Son décès porte à 91 le nombre de personnes qui se sont noyées depuis début juillet, dont 37 sur le littoral.

Le ministère de l'Intérieur a lancé un nouvel appel "à la plus grande prudence et au sens des responsabilités de chacun".
Deux hommes, un âgé de 50 ans et un autre dont l'âge n'a pas été communiqué, se sont noyés hier en Vendée, le premier à Olonne-sur-Mer, le second aux Sables-d'Olonne.
Le même jour, une femme de 67 ans et un homme de 33 ans ont trouvé la mort sur la Côte d'Azur. La première a succombé dans la matinée sur une plage de la Croisette, malgré les tentatives de réanimation des secours. Le jeune homme a été retrouvé en début d'après-midi dans un état de raideur cadavérique au large de Nice.
A Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales), une femme de 80 ans s'est noyée alors qu'elle nageait à une vingtaine de mètres du rivage, vraisemblablement victime d'un malaise. Elle n'a pu être ranimée par les sauveteurs. 
Ces décès ont eu lieu après des drames similaires survenus samedi dans un étang des Yvelines et sur l'île d'Oléron. Vendredi, un jeune de 18 ans s'était noyé dans un lac interdit à la baignade dans le Val-d'Oise, constituant le second décès en deux jours au même endroit.

Une verbalisation des baigneurs "compliquée"
L'Hérault, prisé pour ses stations balnéaires, paie un lourd tribut, avec 10 accidents mortels en un mois. Pour la seule journée du 28 juillet, sept hommes, âgés de 42 à 73 ans, avaient été emportés par une forte houle dans ce département, alors que les drapeaux rouge ou orange étaient hissés.
Face aux vacanciers qui refusent de sortir de l'eau lorsque le drapeau rouge est bien en vue, le préfet Pierre Bousquet de Florian a invité les treize maires des communes du littoral à verbaliser les imprudents par une contravention de 11 à 33 euros, en vertu de leurs pouvoirs de police.
Pour Frédéric Loiseau, directeur de cabinet du préfet, cette possibilité permet de faire face "aux gens les plus récalcitrants, de répondre à des situations extrêmes, comme le week-end dernier où des sauveteurs ont été pris à partie".
La verbalisation paraît toutefois "un peu compliquée" à mettre en oeuvre, estime Christian Jeanjean, maire UMP de Palavas-les-Flots (Hérault), qui préfère renforcer la prévention, "l'éducation" sur les plages.
Laurent Sagnimorte, chef de secteur de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) sur trois communes du département, ne cache pas "sa colère" face à l'attitude de certains. "Il faut choisir les baignades surveillées, quand le drapeau est hissé en haut du mât", dit-il, rappelant que 80 % des noyades ont lieu en dehors des zones ou des horaires de surveillance.
"Les gens ont l'impression qu'on leur vole leurs vacances, ils ne sont pas conscients des risques", affirme Eric-Daniel Delbourg, responsable des maîtres-nageurs sauveurs CRS sur l'Hérault, qui a comptabilisé huit infractions depuis le début de la saison, et aucune pour non-respect des consignes de sécurité en cas de drapeau rouge.
En visite à Mimizan-Plage (Landes) cette semaine, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, interrogé sur l'éventualité de sanctionner des vacanciers, en mer comme en montagne, avait prudemment répondu qu'il fallait "étudier de plus près" cette piste, tout en reconnaissant que "ce n'est pas facile pratiquement". 

Des balises en Aquitaine
D'autres collectivités ont choisi la technologie pour éviter les drames. L'Aquitaine a mis en place cet été un dispositif, présenté comme unique en France, de 417 balises géolocalisées, installées tous les 500 mètres entre les plages de Soulac (nord de la Gironde) et Tarnos (sud des Landes), afin d'offrir aux secours des repères précis en cas de noyade. Il est encore trop tôt pour faire un bilan de ce dispositif, selon Arnaud Leymarie, responsable des maîtres-nageurs sauveurs CRS sur les Landes et le Pays basque.

En 2012, 497 personnes se sont noyées entre le 1er juin et le 30 septembre, selon l'Institut de veille sanitaire.

Un Français sur cinq ne sait pas nager (28% des femmes et 14% des hommes), d'après les chiffres du Baromètre Santé 2010 de l'Inpes (prévention et éducation sanitaire), qui propose sur son site une brochure "Mode d'emploi de la baignade" (www.inpes.sante.fr).

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