A Menton l’hôpital ne fermera aucun lit, on vous explique pourquoi

Dans le paysage sanitaire de la Côte d’Azur, il fait un peu figure de contre-exemple. Quand d’autres hôpitaux annoncent devoir fermer jusqu’à 20% de leur lit, à La Palmosa, on dit ne pas avoir recours à de telles mesures. Comment expliquer la particularité de l’établissement mentonnais ?

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Bien sûr il y a bien quelques brancards sur lesquels se trouvent des malades. Nous sommes dans le couloir des urgences de l’hôpital de Menton.

D’ailleurs le médecin urgentiste, le docteur Sirvent le reconnaît sans détour : "on est toujours sur le fil du rasoir, toutes les nuits on garde quatre ou cinq patients en attente d’hospitalisation."

Dans la mesure où on peut orienter vers le CHU de Nice et Monaco on a des portes de sortie, on a des surcharges du fait des patients de la vallée mais on trouve toujours des solutions, explique le praticien.

Il est 13h30 aux urgences de La Palmosa. C’est le moment de faire un point de situation avec le médecin des urgences, le docteur Florence Sirvent.

Sur le fil du rasoir

Petite réunion informelle avec la cadre Santé Stéphanie Caminiti : "c’est un bilan quotidien des lits au niveau de tous les lits disponibles sur l’ensemble des services puis on communique ces chiffres au niveau des Alpes-Maritimes, tous les établissements y ont accès, je fais le point sur les patients qui peuvent être hospitalisés ou transférés.

La même chose est faite en interne, on favorise par exemple les admissions en soins palliatifs.

Pas de stress apparent chez le personnel soignant, les cadres ou les médecins. Alors bien sûr il y a quelques semaines, au plus fort de l’épidémie du Covid19 ça n’était pas le même refrain.

Odile Capitani, la directrice adjointe explique avec une certaine sérénité : "chaque matin on regarde les admissions Covid, cela fait bien des jours qu’on en a plus et c’est tant mieux !" se félicite-t-elle.

7 800 admissions,  20 000 patients passent aux urgences de Menton chaque année. Quant à obtenir un rendez-vous pour une IRM ou un scanner, cela ne prend parfois que un ou deux jours quand il faut attendre de longues semaines à Nice par exemple.

La Palmosa est un hôpital à taille humaine. Un peu éloigné des problématiques que l’on rencontre dans les hôpitaux universitaires (CHU).

Un propos à nuancer cependant. A l’image d’autres établissements, en février 2020 une manifestation du ras-le-bol du personnel sur fonds de réforme des retraites avait mobilisé beaucoup ici. Les syndicats comptabilisaient quelque 145 agents grévistes.

Parmi les autres griefs, le manque de moyens humains, les conditions de travail, les salaires.

Ce sont d’ailleurs ces raisons qui font que le recrutement pose problème. Odile Capitani résume la situation ainsi : "Des exigences liées aux conditions de travail, ils veulent choisir le service, le rythme horaire, s’ils font des week-end ou pas, c’est compliqué de respecter toutes ces exigences."

L'intéressée précise encore : "ça ne correspond pas à ce qu’on attend de futurs personnels de santé et de médecins, ça reste compliqué à gérer au quotidien".

Pas sûr que ce discours soit très audible chez les syndicats. D’autant que la crise des vocations est aussi le fait du maigre salaire de ces professions pourtant essentielles.

Au service de chirurgie, nous arrivons à l’heure de la distribution des médicaments, épaulée par une responsable Mélissa prépare liste à l’appui, méticuleusement les doses qui seront délivrées à la patiente de la chambre 17, toute heureuse de cette visite.

Vient ensuite le temps du contrôle de la glycémie pour cette malade qui souffre de diabète.

"Je n’ai pas l’intention de rester ici dans cet hôpital commence la jeune femme. Je suis de la Ciotat et j’ai envie de retourner là-bas".  

Elève-infirmière depuis trois ans et présente ici depuis un mois et demi, Mélissa reconnaît apprécier ses conditions de travail :  "c’est un métier difficile, il faut beaucoup de vigilance, ici on est très vite intégré, on est plus à l’aise plus en confiance."

La Palmosa dispose d'un effectif de 207 lits sur l’ensemble des services. Il ne déborde pas de malades. Et même chose rare, près de la moitié des chambres sont des chambres individuelles.

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