Eric Ciotti, secrétaire général adjoint de l'UMP, a proposé ce mercredi le rétablissement du "droit du sang" pour obtenir la nationalité française, avec le maintien du "droit du sol" -aujourd'hui en vigueur pour tous- pour les citoyens de l'Union européenne.
"Je propose un droit du sang (être né de parents français, ndlr) et un droit du sol qui serait maintenu pour les ressortissants de l'Union européenne, puisque c'est un espace commun, c'est un espace qui, aujourd'hui, fonde pour beaucoup l'espérance de l'avenir", a déclaré le député des Alpes-Maritimes lors de l'émission "Questions d'info" LCP-France Info-Le Monde-AFP.
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— LCP (@LCPan) 13 Mai 2015
"Le droit du sol, c'est la France."
Soulignant que le droit du sang était en vigueur au XIXe siècle, il souhaite que "les règles qui s'appliquent à tout le monde aujourd'hui ne s'appliquent demain plus qu'aux ressortissants des 28 pays de l'Union européenne" car, selon lui, "on ne peut pas, aujourd'hui, donner la nationalité par hasard".M. Ciotti a reconnu que cette question posait "un vrai débat", y compris au sein de l'UMP. En 2003, quand Nicolas Sarkozy était ministre de l'Intérieur, il s'était totalement opposé à la revendication du Front national d'instaurer le droit du sang en arguant: "Avec le droit du sang, on a toujours un sang qui n'est pas suffisamment pur." Lors de la présidentielle de 2012, le président sortant avait de nouveau répété son opposition au droit du sang en lançant: "Le droit du sol, c'est la France."
M. Ciotti a par ailleurs confirmé que la première convention de la future ex-UMP (rebaptisée fin mai Les Républicains) serait consacrée à l'Islam, au grand dam de Nathalie Kosciusko-Morizet. "Ce débat est celui que se posent les Français aujourd'hui.
C'est celui de la relation entre l'Islam et la République", a-t-il affirmé.
"Moi je souhaite que les lois de la République soient toujours supérieures aux lois religieuses, qu'aucune religion n'impose son appartenance à la collectivité, qu'on ne heurte pas ce qui fait le socle commun de la République", a ajouté M.Ciotti, qui souhaite une loi interdisant le port du voile à l'université.
En revanche, s'il parle lui aussi d'"islamo-fascisme" et assure que "la civilisation judéo-chrétienne est une cible, peut-être plus qu'une autre", il ne reprend pas à son compte l'expression de "cinquième colonne" islamiste qui serait à l'oeuvre en France, comme l'avait affirmé le maire UMP de Nice, Christian Estrosi. "Chacun ses mots", a dit Eric Ciotti.
(avec AFP)