Marie-Christine Arnautu, vice-présidente du Front national et frontiste historique, a été suspendue lundi pour 15 mois de ses fonctions dirigeantes au sein du bureau exécutif du parti pour avoir participé au 1er mai organisé par Jean-Marie Le Pen, a annoncé le FN.
Convoquée devant ce même bureau exécutif (BE) réuni en formation disciplinaire, qui comptait depuis août 2015 et l'exclusion de Jean-Marie Le Pen du FN sept membres
en plus de Marie-Christine Arnautu, l'eurodéputée et conseillère municipale niçoise s'est vu infliger une suspension de 15 mois de ce "BE" pour "faute grave". Cette période devrait coïncider avec le prochain congrès du parti, prévu à l'automne 2017 ou l'hiver 2018, à l'occasion duquel les instances frontistes pourraient être renouvelées.
"On va voir le côté positif. J'ai pu dire ce que j'avais à dire. Je trouve toujours cette sanction profondément injuste, mais j'en prends acte", a réagi Marie-Christine Arnautu. Compte-t-elle contester en justice cette sanction ? "Je me laisse le délai de réflexion des grandes vacances", a-t-elle ajouté. Elle s'était vu reprocher d'avoir participé au rassemblement place des Pyramides à Paris le 1er mai en l'honneur de Jeanne d'Arc organisé par Jean-Marie Le Pen, co-fondateur du FN exclu de ce parti en août pour la réitération de plusieurs de ses propos pour certains desquels il a été condamné en justice.J'ai pu dire ce que j'avais à dire
Frontiste historique
Au lendemain de ce 1er mai, le bureau politique (BP) frontiste avait demandé à Marie-Christine Arnautu mais aussi à Bruno Gollnisch, également présent, de laisser leur place au sein de ce BP et pour la seconde, du bureau exécutif (BE). Bruno Gollnisch avait accepté de démissionner, et Marine Le Pen avait du coup refusé cette démission. Mais Marie-Christine Arnautu n'avait elle pas accepté, entraînant cette convocation puis cette sanction. Cette frontiste historique avait indiqué avoir été sollicitée pour passer un accord similaire mais considérait "n'avoir fait aucune faute politique ni fait preuve de déloyauté envers Marine Le Pen".D'autres cadres frontistes sanctionnés
D'autres cadres frontistes ont été sanctionnés en perdant la tête de la fédération départementale qu'ils dirigeaient, comme l'eurodéputée Mireille d'Ornano (Isère), Philippe Chevrier (Yvelines), l'époux de Mme Arnautu, ou encore Barbara de Mazières (Maine-et-Loire). Le bureau exécutif, gouvernement resserré du parti, sera désormais donc composé de sept personnes (Marine Le Pen, Nicolas Bay, Jean-François Jalkh, Louis Aliot, Florian Philippot, Steeve Briois, Wallerand de Saint-Just) donc le vote est a prioriacquis à la présidente du parti d'extrême droite.
Lundi, selon des sources concordantes, ni Louis Aliot ni Florian Philippot n'étaient présents pour ce BE disciplinaire. Ce dernier, dont les relations avec Marie-Christine Arnautu sont très conflictuelles, était absent pour "des raisons d'agenda", d'après son entourage.