La région Provence Alpes-Côte-d'Azur, en dehors des départements et régions d'outre-mer (DROM), est celle où il y a le taux le plus important d'IVG, il s'élève à 23,3 pour 1000 femmes. À l'échelle nationale, ces taux ont aussi augmenté un peu partout.
Le 17 janvier 1975, la loi Veil est adoptée par l'Assemblée nationale et le droit à l'IVG est dépénalisé. Une date anniversaire historique, c'était il y a 50 ans. La loi porte le nom de la Niçoise d'origine, Simone Veil, celle qui a œuvré pour défendre et combattre ce qui était vu à l'époque comme un crime : l'avortement.
À l'occasion de cet événement historique, l'Agence régionale de santé a republié des chiffres sur l'IVG et il s'avère que c'est dans la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur que les taux sont les plus importants. Ce n'est pas la première fois, déjà en 2022, c'était le cas.
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Un taux de 23,3 pour 1 000 habitants
Selon les chiffres de 2023, c'est donc la première région de France métropolitaine, avec un taux de 23,3 pour 1000 femmes (de 15 à 49 ans). Tandis que la moyenne nationale s'élève-elle à 16,8 pour 1000. Depuis trois ans, les IVG ont augmenté de 3,7% à l'échelle nationale.
Au total, 243 623 IVG ont été enregistrées en France, soit 8 600 de plus qu'en 2022. À l’inverse, en 2020 et 2021, il y avait par contre une baisse notable des IVG, en rapport avec la pandémie de Covid-19.
#IVG | Un taux de recours plus élevé dans les DROM, en Île-de-France et en Provence-Alpes-Côte d'Azur➡️ https://t.co/Tq0mWxSuru pic.twitter.com/AfyHxkgAEJ
— DREES - statistiques Santé Solidarités (@DREESanteSocial) September 25, 2024
Il y a cependant de nombreuses disparités entre les régions puisque le taux le plus bas est de 12,4 pour 1000 femmes dans la région des Pays de la Loire, quasiment moitié moins par rapport en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Région dans laquelle la méthode médicamenteuse est celle qui est la plus utilisée. En tout, plus de 300 professionnels de santé et établissements réalisent des IVG dans les six départements.
Plusieurs explications possibles
Interrogée en septembre dernier, Claire Moracchini, conseillère conjugale et familiale du planning familial des Alpes-Maritimes évoquait plusieurs facteurs possibles même si elle insistait sur le fait que :
Ce chiffre n'est pas un mauvais signe, il faut le voir comme le fait que les femmes se servent de leurs droits pour s'émanciper et vivre comme elles le souhaitent.
Claire Moracchini, conseillère conjugale et familialle du planning familial des Alpes-Maritimes
Il y a d'abord selon elle " un manque d'éducation sexuelle à l'école et de prévention, que l'on dénonce depuis plusieurs années déjà." Selon le Code de l'éducation qui date de 2001, mentionne que : "Une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d'au moins trois séances annuelles et par groupes d'âge homogène. [...] ."
Elle ajoute : " bien souvent, il y a juste une intervention en classe de 3ᵉ, mais ce n'est pas suffisant. Il faut qu'il y ait plusieurs interventions et que les informations soient répétées."
Un autre élément peut aussi influer dans ces chiffres, avec la présence de villes estudiantines dans les départements et donc d'un public plus jeune.
La conseillère conjugale et familiale pointe également "une meilleure formation des médecins et des gynécologues, pour proposer une contraception plus adaptée en fonction des besoins des patientes."
Dans un article de France info, une baisse du recours à la contraception chez les jeunes est aussi évoquée ainsi que le manque d'informations autour de la contraception.