Depuis qu’il a pris le contrôle de l’entreprise en octobre 2022, Elon Musk a appliqué des mesures radicales : réduction massive des effectifs, promotion de comptes controversés, et usage personnel du réseau. Face à ces dérives, des entreprises et institutions locales des Alpes-Maritimes choisissent de quitter X (ex-Twitter), dénonçant un danger pour la démocratie.
Au niveau national, le réseau social X (ex-Twitter) connaît un mouvement d’exode de ses utilisateurs. Dirigé par Elon Musk, le réseau social, autrefois incontournable, est aujourd’hui accusé d’entretenir la polarisation politique sous couvert de défense de la liberté d'expression. Entreprises, associations et institutions locales des Alpes-Maritimes prennent leurs distances.
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Un mouvement national avec des répercussions locales
David Nakache, président de l’association niçoise "Tous citoyens", met en garde contre les effets du réseau social sur le débat public. Pour lui, quitter X est une décision politique.
C’est un enjeu démocratique. Par les réseaux sociaux, ceux qui les détiennent et ceux qui les manipulent par les algorithmes vont orienter le débat démocratique.
David Nakache, président de l'association "Tous citoyens"
Avec un ultime tweet, il a annoncé son départ : "Je viens de faire mon #eXit !". Cette décision fait écho à un climat général de méfiance envers Elon Musk. Le milliardaire libertarien, très proche de Donald Trump et soutenant des personnalités politiques d’extrême droite, polarise les utilisateurs de la plateforme.
La conseillère municipale écologiste de la ville de Nice, Juliette Chesnel-Le Roux, a ainsi annoncé elle aussi se retirer du réseau social.
A ceux qui ont décidé de rester sur X et tentent de nous culpabiliser de quitter cette plateforme fascisante, à ceux qui étrillent le prétendu « sectarisme » de celles et ceux qui ont le courage de la cohérence, à ceux qui nous donnent des leçons sur la " liberté d’expression" pic.twitter.com/cyWLicaGpP
— Juliette Chesnel-Le Roux (@JulietteChesnel) January 20, 2025
En décembre 2023, le maire de Nice avait sobrement justifié son départ du réseau social par la prolifération de "faux comptes", une "atmosphère délétère" et des "messages malveillants". L'élu avait migré vers Threads... Il est finalement revenu, discrètement, sur X six mois plus tard ! L'occasion d'y faire une attaque à l'égard d'Eric Ciotti...
.@ECiotti, vu que tu as décidé de t’allier avec le Rassemblement national, alors, vas-y !
— Christian Estrosi (@cestrosi) June 12, 2024
Enfermé dans ton siège parisien, tu n’entends pas les Niçois. Ils sont dégoutés par ton attitude.
Tu fais honte à notre ville !
Les institutions locales en première ligne
L’Université Côte d’Azur (UCA) a fait le choix radical de fermer son compte il y a plus d’un an déjà. "Notre mission est de former des citoyens éclairés. Ce réseau social ne nous le permet plus", affirme Jeanick Brisswalter, président de l’université.
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Le compte "Nice à Vélo" a quant à lui fait cette annonce lors de la journée d'investiture de Donald Trump le 20 janvier 2025.
Le geste du propriétaire de ce site lors de l'investiture du président des États-Unis ne laisse plus de doutes sur la bonne décision à prendre.
— Nice à Vélo (@niceavelo) January 21, 2025
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Cette décision s’inscrit dans une stratégie visant à promouvoir des espaces d’échanges plus sûrs et éthiques. Les alternatives comme Mastodon et BlueSky attirent de plus en plus d’utilisateurs et d’entreprises.
Ces plateformes, qui mettent en avant des principes de transparence et de décentralisation, répondent à une demande croissante pour des espaces d’échange respectueux.
Au plan national, de nombreuses collectivités(Nouvelle fenêtre), institutions, médias, ainsi que 86 associations, dont Emmaüs France et la Ligue des droits de l'homme, ont dénoncé dans une tribune publiée par Le Monde(Nouvelle fenêtre) le "grave danger" que représente désormais la plateforme pour la "liberté d'expression" selon FranceInfo.