Excédent de pluie sur le Mercantour, déficit sur le littoral : on fait le point sur les précipitations et l'état de sécheresse des sols dans les Alpes-Maritimes.
Après des mois de sécheresse et de restrictions d'eau dans les Alpes-Maritimes, à écouter certains Azuréens "il ne fait que pleuvoir" depuis des semaines !
Et c'est vrai... en partie. "On sort d'une sécheresse longue et durable" souligne Damien Griffaut, le responsable adjoint du service prévision et climatologie à Météo-France sud-est.
La réalité est très contrastée, avec des excédents de précipitations sur le moyen et le haut pays, et toujours un fort déficit sur la Côte d'Azur.
Si l'on observe les Alpes-Maritimes dans leur ensemble, depuis le mois de mai, la tendance s'est inversée. Nous sommes passés d'une anomalie négative de - 58 % en avril à une anomalie positive de + 25 % en mai
détaille Damien Griffaut.
Nice toujours en fort déficit de pluie
Et la tendance se poursuit pour l'instant en juin. "Sur les douze premiers jours du mois, l'anomalie est encore plus importante qu'en mai, de l'ordre de + 50 % par rapport aux normales, avec déjà 43 mm de pluie".
Mais cette tendance départementale cache de fortes disparités géographiques.
Les moyen et haut pays sont fortement excédentaires en précipitations, jusqu'à + 200 % sur le début du mois de juin dans certains secteurs, alors que le littoral reste déficitaire, particulièrement dans sa partie est.
Il n'est ainsi tombé de 0,2 mm de pluie à Nice depuis le début du mois de juin, et à peine 100 mm depuis le début de l'année. Cela représente un déficit de - 35 %.
Ces pluies sont essentiellement des orages, favorisés par la hausse des températures près de sol qui contraste avec l'air froid en altitude. Et ces orages se déclenchent en priorité sur les reliefs, ce qui explique qu'ils soient plus rares sur la bande littorale.
L'humidité des sols remonte
La conséquence de ces pluies, c'est l'indice d'humidité des sols (entre 1 et 2 mètres de profondeur, là où se développent les racines des végétaux) qui remonte.
"Nous étions jusqu'au début du mois de mai sur un record bas, et là, nous sommes revenus dans la normale" indique Damien Griffaut.
Mais là encore, les disparités géographiques sont importantes, avec une humidité des sols "importante" dans le Mercantour (en bleu sur la carte), "normale" sur le moyen pays (en rose pâle) et inférieure de près de 40 % sur le littoral.
Attention, cet indice d'humidité des sols ne concerne que la couche superficielle et n'a aucun rapport avec l'état des nappes phréatiques, qui ne se rechargent qu'entre septembre et mars, et restent, dans toute la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, à un niveau très bas.
L'état des chutes de pluie ce mardi en temps réel :
L'ensemble du département des Alpes-Maritimes reste sous le régime de l'"alerte sécheresse", et certaines communes sont placées en "alerte renforcée", avec une série de mesures pour préserver la ressource en eau. L'arrosage est interdit de 8h à 20h, les fontaines et douches de plage fermées (sauf dans quelques communes qui refusent de se plier à l'arrêté préfectoral), et le lavage des véhicules prohibé en dehors de stations professionnelles.