Les supporters de l'OGC Nice seront interdits de déplacement ce mardi 14 janvier à Bastia pour le 16ᵉ de finale de la Coupe de France de football, selon un arrêté du ministère de l'Intérieur paru ce samedi 11 janvier au Journal officiel. Retour sur les épisodes marquants de la rivalité entre ces deux clubs.
Les plus jeunes supporters se souviennent du gardien de Bastia Jean-Louis Leca brandissant le drapeau corse sur la pelouse de l'Allianz Riviera après avoir gagné ce match qui est surnommé le "Derby de la Méditerranée", c'était en 2014.
La pelouse avait alors été envahie par des dizaines de personnes qui s'en étaient pris physiquement à une partie des joueurs bastiais. À cette époque déjà, il n'y avait pas de déplacement autorisé par les autorités.
2004 entre le Ray et Furiani, les derniers déplacements autorisés
En 2004, certains supporters bastiais avaient tendu un guet-apens aux supporters niçois lors de ce qui était le dernier déplacement autorisé au stade de Furiani, comme le montre cette vidéo amateur de l'époque.
Les bus transportant les Niçois avaient subi de nombreux dégâts occasionnés par des jets de projectiles.
Il s'agissait d'une réponse violente à un autre déplacement agité, celui des supporters du Sporting club de Bastia à Nice, en 2004 également. Les policiers responsables de la sécurité au stade du Ray avaient alors chargé la tribune corse et quelques supporters de Nice envahissaient le terrain. L'un d'entre eux avait, lors de cette rencontre, subtilisé une bâche installée par les supporters corses. Un geste considéré comme une humiliation dans le mouvement dit "ultra" comme le montre aussi cette vidéo de l'époque.
Il y a aussi cet affrontement lors d'un déplacement de Bastia à Fréjus en 2011 dans le cadre du championnat de national. Certains supporters bastiais affirment avoir été provoqués par des Niçois à leur descente du bateau. Un restaurant situé dans le port de Nice est fortement dégradé après ce nouvel épisode de violence.
1992, des milliers de Bastiais à Nice
Un déplacement de plusieurs milliers de supporters Bastais à Nice et qui occupent toute une tribune de l'ancien stade du Ray.
Impensable aujourd'hui et pourtant, en 1992, les Corses sont autorisés à se déplacer en nombre pour assister à la victoire de leur équipe lors d'un match de Coupe de France.
Jets d'objets et de fumigènes sur la pelouse, les CRS interviennent pour calmer l'agitation. "5000 supporters corses obligés de ressortir, on avait oublié de les fouiller, un service d'ordre dépassé par les évènements et un joueur niçois blessé par un pétard" commentait le journaliste de FR3 Corse lors du résumé de la rencontre.
Il y avait aussi eu des dégradations comme le rapporte dans le magazine So Foot l'ancien joueur de Nice Olivier Echouafni, alors étudiant : "Je me souviens que les supporters de Bastia étaient exceptionnellement placés dans la tribune latérale, une tribune couverte sur 10 ou 15 rangs, en face de la présidentielle. À la fin de la rencontre, toute la tribune avait été dévastée. L'OGC Nice avait dû carrément changer la tribune".
Les années 1970 représentent le début de la rivalité entre les deux clubs, mais c'est surtout ce match de 1992 qui a marqué les mémoires.
Bruno Retailleau juge sévèrement Niçois et Bastiais
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau souligne que les déplacements des supporters de l'OGC Nice "sont très fréquemment source de troubles à l'ordre public du fait du comportement violent de certains supporters" Le ministre de l'Intérieur estime qu'ils "adoptent fréquemment un comportement violent, manifesté aux abords et dans l'enceinte des stades, tant par des rixes entre supporters que par des violences contre les forces de l'ordre".
Il est ajouté dans ce communiqué que "les relations entre les supporters du SC Bastia et de l'OGC Nice sont empreintes d'une forte rivalité depuis plusieurs années" et que "cette rivalité demeure vivace".
Quant aux deux équipes corses, leurs relations sont "empreintes d'animosité" et "se traduisant par de graves affrontements nécessitant l'intervention des forces de l'ordre", selon l'Intérieur qui considère qu'il y a "un risque réel et sérieux d'affrontement entre les supporters des deux clubs".
La rencontre aura lieu mardi 14 janvier à 20h45 avec un stade de Furiani aux tribunes en partie fermées en raison de travaux et de sanctions disciplinaires prononcées cette saison en ligue 2.