Sous pression intense de son camp, qui tente de négocier sa sortie de la course à l'Élysée au profit d'Alain Juppé, François Fillon a livré dimanche 5 mars au Trocadéro, à Paris, un discours pugnace, mêlé de mea culpa et d'avertissements à la droite.
Le candidat de la droite a semblé s'accrocher, malgré les défections et appels au retrait en cascade sous l'impact de l'affaire des emplois présumés fictifs de sa femme Penelope et de deux de ses enfants.
Son discours d'une demi-heure, scandé dans la foule par des "Fillon, tiens bon" et émaillé de références au général de Gaulle, à Hugo, Voltaire ou Camus, a renvoyé son camp à ses responsabilités à la veille d'un comité politique LR et à sept semaines de la présidentielle. "Ils pensent que je suis seul", mais "vous ne baisserez jamais les bras", a lancé le candidat de la droite à ses partisans, héritiers de "la France des paysans, la France des cathédrales, des châteaux et des sans-culottes".
Ils voulaient vous empêcher de vous rassembler, mais vous êtes là ! Vous êtes le peuple de France debout, qui résiste. #FillonTrocadéro pic.twitter.com/41PehDYd2i
— Eric Ciotti (@ECiotti) 5 mars 2017
Sarkozy et Juppé parlent "sorties de crise"
Inquiets de sondages donnant désormais leur ex-champion éliminé dès le premier tour de la présidentielle, derrière Marine Le Pen (FN) et Emmanuel Macron (En Marche!), quelque 250 élus lui ont retiré leur soutien. Alain Juppé et Nicolas Sarkozy se sont parlé samedi soir pour étudier "les sorties de crise". Christian Estrosi a annoncé dimanche 5 mars une prochaine "initiative" dans le même sens avec Valérie Pécresse et Xavier Bertrand.Au Trocadéro, rassemblement organisé avec le concours de Sens commun, émanation politique controversée de la Manif pour tous, M. Fillon était flanqué de fidèles, comme Éric Ciotti, David Lisnard, Jean-Pierre Leleux, Luc Chatel, Valérie Boyer ou Guy Teissier. Également présents certains ténors du parti comme les sarkozystes François Baroin ou Christian Jacob.