Ce lundi 20 janvier, lors d'un meeting de rentrée auprès de ses partisans, le maire de Nice Christian Estrosi a annoncé vouloir se "débarrasser" dès l'été prochain des bateaux de croisières qui "n'ont pas leur place" dans sa commune. Un sujet qui agite la Côte d'Azur depuis de longues années, notamment à Cannes.
C'est une annonce que peu de monde attendait. Ce lundi 20 janvier à Nice, à l'occasion d'une "soirée de rentrée" organisée par l'association Les Amis du Maire, Christian Estrosi a déclaré que "les croisières qui polluent, qui déversent leur clientèle low cost qui ne consomme rien, mais laissent leurs déchets derrière eux, eh bien, je le dis : elles n’ont pas leur place chez nous".
La maire de Nice et président de la Métropole Nice Côte d'Azur s'est voulu plus clair à l'issue de sa prise de parole, auprès de nos confrères de Nice-Presse, souhaitant agir "pour que nous soyons débarrassés des bateaux de croisières dès le 1ᵉʳ juillet 2025".
Auprès de France 3 Côte d'Azur, Christian Estrosi a précisé son annonce, nous confirmant avoir "décidé d’interdire, en fonction des contrats signés en 2025, ces grosses unités et de n’autoriser que celles qui n’excèdent pas 190 mètres et une capacité de 900 passagers, c’est à dire en moyenne 70% de fréquentation en moins".
Aujourd’hui nous avons des unités qui sont de vraies villes flottantes allant jusqu’à plus de 5.000 passagers [...]. Ces unités ne correspondent en aucun cas au modèle que nous voulons développer en matière de tourisme d’accueil.
Christian Estrosi, maire de Nice,à France 3 Côte d'Azur.
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La mairie de Cannes déjà engagée sur le sujet, mais bloquée
L'idée d'interdire aux croisiéristes de trop s'approcher des communes du littoral azuréen n'est pas nouvelle. Depuis des années, le maire de Cannes David Lisnard en a fait l'un de ses principaux combats.
En 2019, il a notamment imposé aux opérateurs de croisière une charte dans laquelle ils s'engagent à limiter la teneur en soufre de leur carburant à 0,1%, condition requise pour pouvoir débarquer à Cannes.
Finalement, en 2024, l'édile cannois qui a depuis pris la tête de l'Association des Maires de France avait dénoncé l'impuissance des élus locaux sur ces sujets au large du littoral. Il estimait alors que ces "immeubles flottants" représentaient "un problème à la fois en termes de qualité de vie et d’attractivité de Cannes comme environnemental".
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Parmi les autres précurseurs de cette contestation contre les énormes paquebots, on retrouve aussi Venise, qui il y a quelques années avait fait de cette contestation l'un des marqueurs principaux de sa politique contre le surtourisme.
France 3 y avait consacré un magazine en 2017 :
En 2025, 124 escales de navire de croisière sont pour l'heure prévues au port de Nice, incluant des passagers en transit.