Les autorités niçoises intensifient leur lutte contre le trafic de drogue et la criminalité armée, avec des saisies d'armes et de stupéfiants ainsi que de multiples arrestations pendant ce mois de janvier. En communiquant sur ces opérations, les pouvoirs publics souhaitent afficher leur fermeté.
Les autorités niçoises ont mené ce mois-ci de nouvelles interventions visant les trafiquants de drogue et la criminalité armée. Saisies d’armes à feu, de quantités importantes de stupéfiants et arrestations : ces opérations montrent la détermination des pouvoirs publics à faire preuve de fermeté.
Bien que ces actions d’envergure et l’affichage de chiffres élevés fassent partie d’une stratégie de dissuasion, les syndicats de police insistent néanmoins sur la nécessité d’un suivi judiciaire cohérent.
Plusieurs opérations conduites au cours du mois de janvier ont abouti à des saisies et arrestations à Nice-Est dans le quartier où, pour rappel, un homme criblé de balles avait été retrouvé en septembre dernier.
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Une saisie importante d’armes et de drogues
Lors d’une première opération le 17 janvier, cinq individus (dont deux mineurs déjà connus pour des affaires de stupéfiants) ont été arrêtés. Le lendemain, avec l’appui du RAID, trois autres mineurs ont également été interpellés, et d’importantes quantités de stupéfiants (résine et herbe de cannabis, cocaïne) ainsi que des armes (AR-15, fusil à pompe, pistolet) ont été découvertes.
Les gardes à vue ont été prolongées sous le régime de la criminalité organisée. Ces faits s’inscrivent dans une tentative de reprise d’un point de vente de stupéfiants déjà visé par une enquête préalable en 2024, qui avait abouti à la saisie de 16 kilos de drogues, d’armes et de véhicules, ainsi qu’à la mise en examen de 11 personnes.
Une lutte de plus en plus complexe
Si cette opération récente constitue un succès opérationnel, elle souligne également la complexité grandissante de la situation. Depuis le début de l’année, les pouvoirs publics communiquent régulièrement sur leur volonté d’endiguer le trafic de drogue. L’objectif pour les autorités est de démanteler les réseaux de trafiquants qui prolifèrent dans les quartiers populaires de Nice et de limiter la violence armée qui les accompagne.
Bien que les saisies s’intensifient, on peut se demander jusqu’à quel point ces actions réduisent durablement le narcotrafic et les violences qui y sont associées. Le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, rappelait récemment : "On ne saisit que 10 % des drogues qui circulent. " Ainsi, malgré ces arrestations, une part considérable du marché illégal demeure alimentée par une demande persistante.
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Une approche répressive vraiment suffisante ?
Les syndicats de police soulignent l’importance d’augmenter les effectifs et les capacités d’investigation pour faire face aux réseaux criminels de grande ampleur. Julien Hausknecht, secrétaire départemental d’Alliance, plaide notamment pour un renforcement des moyens humains et logistiques afin de lutter contre les organisations qui combinent trafic de drogue, violences armées et règlements de comptes.
Selon lui, le problème ne se limite pas aux saisies : il implique aussi des affaires criminelles liées directement ou indirectement à la drogue. Malgré des opérations spectaculaires, certains policiers estiment que la réponse du système judiciaire reste inadaptée à l’ampleur du phénomène.
Une fois que les personnes interpellées sont écrouées, quelles sont les suites judiciaires ?
Julien Hausknecht Secrétaire départemental Alliance PN06à France 3 Côte d'Azur
Si la répression demeure un outil central, nombre de forces de l’ordre déplorent la lourdeur administrative, qui peut entraîner la libération rapide de trafiquants, avant même qu’une décision de justice ne soit rendue.
Par ailleurs, dans les quartiers sensibles de Nice, où chômage, pauvreté et isolement social sont autant de facteurs aggravants, de nombreux jeunes sont attirés par le trafic de drogue.