INSOLITE. Ils écoutent du Mozart en travaillant : quand l'Opéra se transforme en bibliothèque universitaire pour "désacraliser le lieu"

Depuis 4 ans, l'Opéra de Nice se transforme deux fois par mois en une bibliothèque universitaire géante le temps d'une demi-journée, pendant les répétitions des artistes sur scène. L'occasion pour les étudiants de découvrir gratuitement l'univers de l'Opéra, tout en révisant leurs partiels.

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Dans les fauteuils de la salle de l'Opéra de Nice, le 14 janvier, des spectateurs un peu inhabituels ont pris place, le temps d'une après-midi. Ce public peu commun est composé d'étudiants, qui profitent d'une collaboration entre l'Université Côte d'Azur et l'Opéra qui dure depuis quatre années maintenant, qui transforme la grande salle de spectacle en une bibliothèque universitaire géante.

Les étudiants assistent, tout en révisant leurs cours, à des répétitions de la troupe de chanteurs d'Opéra. Au programme ce mardi, pour l'ambiance de travail, un classique : La flûte enchantée, de Mozart. La soixantaine d'étudiants présente est ravie : "Ça rend l’opéra beaucoup moins intimidant, parce que quand on est étudiants, l’opéra nous semble tellement inaccessible, et d’un autre temps un peu", chuchote Estelle Baston.

C’est un opéra que je rêvais de voir quand j’étais petite.

Estelle Baston,

étudiante.

Anaïs Joulia, étudiante en médecine, nous glisse discrètement qu'elle est "tombée dessus par hasard" sur la plateforme étudiante de l'Université. Et malgré le bruit ambiant, elle garde un oeil sur ses cours : "J’arrive bien à me concentrer. Faire son travail toujours au même endroit, toujours sur les mêmes créneaux horaires, c’est un peu redondant. Donc je trouve ça vraiment super, on est dans l’ambiance, mais d’un autre côté ça change notre cadre pour travailler donc c’est vraiment bien".

L'Opéra de Nice se transforme en une drôle de bibliothèque deux fois par mois. © Diane Cacciarella / France Télévisions

Une "volonté d'ouvrir les portes en grand à tous les publics"

Les organisateurs de cette bibliothèque universitaire géante sont également ravis de poursuivre ce qui était à l'origine une expérience. "Faire venir un public jeune d’étudiants, voir un opéra de 4 heures en allemand surtitré, c’est pas forcément évident. Donc ça paraissait être une excellente idée pour désacraliser le lieu", raconte Audiane Plagiau, la directrice des publics de l’Opéra de Nice. Le tout, dans une "volonté d’ouvrir les portes en grand à tous les publics".

Ça leur donne un peu une incursion dans ce qu’on vit au quotidien, dans la fabrication d’un spectacle.

Audiane Plagiau,

Directrice des publics de l’Opéra de Nice

Ce partenariat assez peu commun permet également à la branche culture de l'Université Côte d'Azur de coproduire avec l'Opéra des concerts, ou des showcase d'artistes, une à deux fois par an. Le pianiste Sofiane Pamart et le rappeur Luidji ont par exemple tous deux été accueillis il y a quelques mois, avec des places à quelques euros pour les étudiants. "Une de nos missions, c’est de faire en sorte que les étudiants poussent les portes des institutions culturelles du territoire", résume Julien Gaertner, le directeur du pôle culture de l'université.

On s’est aussi rendus compte que la musique classique avait un effet apaisant, qui permettait de mieux se concentrer.

Julien Gaertner,

Directeur de la culture à l'Université Côte d'Azur.

Désormais, l'ouverture du site à raison de deux après-midi par mois, qui se fait tout de même sur réservation, est devenue "une espèce de rituel pour les étudiants", estime t-il. Dans les prochains mois, les répétitions d'autres grands classiques, comme Carmen ou le Barbier de Séville, auront lieu lors des B.U. à l'opéra.

Avec l'espoir de déclencher quelques passions pour cet art : "On espère que ça va leur enlever un peu cette timidité qu’ils ont par rapport à ce décorum, à ces tapis rouges, à ces dorures, et leur donner envie de revenir", conclut la directrice des publics de l'Opéra.

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