La mer Méditerranée est le trait d'union entre sa vie d'avant et celle d'aujourd'hui. Amal Alnabwany, syrienne d'origine, est danseuse apnéiste. Sous l'eau, ses mouvements sont le reflet de son désir de liberté. C'est ce même désir qui traverse la Syrie depuis la chute du régime de Bachar-al-Assad le 8 décembre 2024.
À plus de 3 000 kilomètres de son pays d'origine, Amal Alnabwany regarde avec espoir la situation politique de la Syrie évoluer. "C’est enfin fini, après 54 ans de dictature. (…) Je suis très heureuse, ça fait si longtemps qu’on attend ça..."
Le 8 décembre 2024, un tournant historique a eu lieu : le régime de Bachar al-Assad a chuté, ouvrant une nouvelle page pour le pays. Si l’avenir reste incertain, une lueur d’espoir renaît.
"On ne sait pas comment ça va évoluer. Comme pour la Révolution française, il y aura sûrement une période d’instabilité qui va suivre."
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Danser pour exister
Née en Syrie, Amal Alnabwany a trouvé dans la danse un refuge face à l’oppression. Dans un régime où l’expression artistique est contrôlée, son art a rapidement pris un tournant politique. "L’art sans liberté ne sert à rien" affirme-t-elle.
C'est en 2008 qu'Amal a quitté la Syrie pour la première fois. Elle y retournera brièvement, mais la guerre et la répression la pousseront à s’exiler définitivement.
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Elle pose ses valises à Nice, séduite par la Méditerranée, trait d’union avec sa terre natale.
J’ai choisi la Méditerranée car c’est l’eau qui borde la Syrie.
Amal Alnabwany, danseuse apnéisteà France 3 Côte d'Azur
Le calme et la sérénité de l'eau
À Nice, Amal a découvert l’apnée, une discipline qu’elle a choisi d’explorer pour enrichir sa pratique artistique. "Au début, l’apnée, c’était pour faire de la danse." Très vite, ce rapport à l’eau dépasse la simple technique. "Dans l’eau, il y a une résistance. On sent qu’on vole. Il y a cette sensation de liberté."
Amal travaille son souffle, se laisse porter par les vagues, et finit par mêler ses deux passions dans une pratique étonnante : la danse sous-marine. Cette discipline lui permet de faire ce parallèle constant entre l’eau et la liberté. "Mon peuple, qui a renversé un dictateur, réussira à construire une nouvelle Syrie."
Bientôt, la conférence des océans
Son art a trouvé un nouvel écho dans un court-métrage, qu’elle présentera à l’occasion de la conférence des océans des Nations Unies, qui se tiendra à Nice du 9 au 13 juin 2025. Ce projet aura pour thème la pollution marine.