
Le patronat persiste, au grand dam des syndicats et du gouvernement, à vouloir "réduire les droits des chômeurs" et supprimer les régimes des intérimaires et des intermittents, qui manifestent cet l'après-midi. A Nice, ils sont environ 500 dans le calme.
Dans ce contexte de chômage record, les partenaires sociaux (Medef, CGPME, UPA, CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC et FO) se sont donné jusqu'au 13 mars pour se mettre d'accord sur une nouvelle convention d'assurance chômage fixant notamment les allocations des 2,2 millions de chômeurs indemnisés.
Une tâche compliquée par la situation financière du régime: son déficit devrait atteindre 4 milliards d'euros en 2013. Sa dette, de près de 18 milliards , grimperait à 22 milliards à la fin de cette année, un record.
"On ne peut plus continuer comme ça"
C'est cette dette d'une "ampleur historique" que le patronat invoque pour justifier ces propositions. "On ne peut plus continuer comme cela, on va dans le mur", a ainsi estimé jeudi Jean-François Roubaud, président de la CGPME, sur France Info.Dans ce document patronal - Medef, CGPME, UPA - propose notamment qu'une "concertation" soit engagée avec l'Etat pour que celui-ci finance le surcoût lié au régime des intermittents.
Violent et provocateur
"Ce n'est pas à l'Etat de financer l'assurance chômage des intermittents, ni de quiconque d'ailleurs", a réagi mercredi la ministre de la Culture Aurélie Filippetti ."Si jamais les propositions du Medef par un effet désastreux étaient mises à exécution, ça serait la destruction de la culture, de tout le réseau culturel sur l'ensemble du territoire français".
La ministre avait auparavant réaffirmé que le gouvernement ne laisserait "jamais détruire la spécificité des annexes 8 et 10" de la convention ayant trait au régime des intermittents (112.000 personnes indemnisées en 2012). Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait lui aussi accusé le patronat de jouer au "casse-cou" et "déconseillé au Medef de persévérer dans son erreur" sur les intermittents.