24 heures avant d'accueillir les élèves, les enseignants et personnels administratifs du lycée Apollinaire de Nice se sont retrouvés ce matin. Une rentrée masquée pour découvrir les implications du protocole sanitaire contre la Covid-19. Entre enthousiasme et inquiétude, paroles de profs.

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La journée a commencé par une photo de famille. Enseignants, surveillants, personnel de la cantine, secrétaires, sans oublier la proviseure, réunis dans la cour. Cette année il faut s'efforcer de deviner les sourires de la rentrée, sous les masques.
 


S'en suivent les choses sérieuses : briefing complet sur les modalités de cette rentrée si particulière, placée sous le signe de la Covid-19. 

"Le premier sujet a bien sûr été la crise sanitaire, et les gestes barrières. Mais nous avons aussi beaucoup parlé de pédagogie : il ne faut pas oublier qu'il y a la réforme du lycée..." explique Sylvie Pénicaut, la proviseure du lycée Guillaume Apollinaire à Nice.

Le protocole sanitaire : sur ce point règnent encore beaucoup d'incertitudes et de questions parmi les membres du personnel. Certes, tous savent que le masque sera obligatoire pour les adultes comme pour les élèves en permanence, et que les mains devront être désinfectées très régulièrement grâce au gel hydroalcoolique mis à disposition. Mais il reste des zônes de flou sur la mise en place et les conséquences de ces mesures sanitaires. "On essaie de les rassurer, et d'aborder la rentrée dans la plus grande sérenité possible", poursuit la proviseure.
 

On est confiants, et en même temps lucides. J'ai demandé aux enseignants de travailler autour du numérique, de préparer des progressions communes, de mettre en place une aide spécifique en ligne. Donc on se prépare à toutes les éventualités.

Les enseignants et les agents administratifs, eux, oscillent entre enthousiasme et craintes, liées pour chacun à son rôle particulier dans l'établissement :

Muriel Gnutti, professeure documentaliste

 

 

J'attends... J'attends de voir. Au CDI nous avons beaucoup de flux d'élèves.

"Tout est avec un point d'interrogation. Les élèves viennent quand ils veulent, nous avons beaucoup de projets culturels, en partenariat avec des enseignants. Comment cela va-t-il se passer ? Comment va-t-on organiser des prix littéraires ? Comment va-t-on faire circuler les livres avec le risque sanitaire ? Je suis très contente parce qu'on a plein de projets, mais en même temps est-ce qu'ils vont voir le jour ?
Je fais beaucoup d'ateliers théâtre, avec la distanciation comment cela va se faire ?

Soledade Levycampeas, assistante d'éducation en physique-chimie

Stressant...? Oui ! Les consignes sont très vagues, on ne sait pas ce qu'on va faire ou ne pas faire.

"En physique-chimie nous avons des salles spécifiques. Nous allons y porter les masques en permanence. On va essayer de faire respecter les distanciations... pas sûr qu'on puisse y arriver : on va maintenir a priori des classes pleines, comme avant. Il va falloir tâtonner les premiers jours, et ensuite s'adapter ! Mais restaurer un peu de routine et un semblant de vie normale, ça fait quand-même du bien."

Josselin Rocchietta, professeur d'éducation physique et sportive

Il risque d'y avoir des inégalités, les élèves pourraient en pâtir.

"Pour voir les choses positivement, je prends ça comme une nouveauté supplémentaire. Il faut s'adapter, comme on fait tout le temps. En EPS il y a des activités qui semblent infaisables, mais finalement on nous a donné la consigne de tout faire. Il faut lire entre les lignes... On peut tout faire avec le masque et les distanciations sociales. Il va y avoir un gros travail d'équipe pour se mettre d'accord, et tous faire la même chose, pour que les élèves ne soient pas lésés. Mais on ne va pas faire pareil partout dans toute la France, c'est là qu'il va y avoir des inégalités. Au final, les élèves risquent d'en pâtir."

L'académie de Nice face au risque Covid

A partir de demain mardi 1er septembre, ce sont très précisemment 373 077 élèves qui feront leur rentrée dans les 1403 écoles, collèges et lycées de l'académie de Nice. C'est 1372 élèves de plus que lors de la rentrée 2019. 32 750 enseignants sont là pour assurer les cours.

Face au risque Covid, l'objectif du protocole sanitaire mis en place par l'Education Nationale est d'"accueillir tous les élèves, à tous les niveaux, et sur l'ensemble du temps scolaire". Dans le cas où la situation sanitaire venait à s'aggraver au point de devoir envisager des limitations de capacité d'accueil, voire des fermetures temporaires d'établissements, des recommandations ont été édictées à destination des équipes dans le cadre d'un plan de continuité pédagogique.

Par ailleurs tous les cours de la Maison Lumni (programme de cours à la maison), sont désormais accessibles gratuitement sur internet.
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