La réclusion criminelle à perpétuité a été requise ce vendredi à l'encontre d'Alexandre Baudry, accusé devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes d'avoir foncé délibérément sur un gendarme, mortellement blessé en octobre 2012 arme à la main.
Le décès du gendarme Daniel Briere, 52 ans, avait suscité un émoi national. Son meurtrier présumé, petit délinquant local déscolarisé qui sortait tout juste de prison, affirme avoir essayé d'éviter le gendarme alors qu'il roulait à vive allure en sortant d'un virage."Il s'agit d'une exécution réfléchie", a affirmé l'avocat général Norbert Dornier. "Je n'ai aucun doute quant à la culpabilité de Baudry", a-t-il dit. Le verdict est attendu vendredi. A l'attention de l'accusé, impassible dans le box, l'avocat général a lancé: "vous êtes hors des règles, vous êtes un lâche".
M. Dornier a aussi rendu hommage à Daniel Brière, père de famille, "un gendarme exceptionnel" spécialisé dans les enquêtes économiques, aux états de service impeccables.
Il a dénoncé "un processus de violence récurrent" contre les forces de gendarmerie et de police, avec plus de 40.000 atteintes physiques et violences à leur encontre chaque année. "Ils sont des héros ignorés au quotidien et qui risquent leur vie pour nous", a déclaré Norbert Dornier.
Rappel des faits :
Le 17 octobre 2012, Daniel Briere dirigeait sur le terrain, dans l'arrière-pays niçois, une enquête pour interpeller Baudry, un voleur de voitures. En tenue civile, porteur néanmoins d'un brassard de gendarmerie, le major avait sorti son arme et s'était placé face au véhicule en faisant les sommations d'usage. Il avait été percuté de plein fouet.Le conducteur avait abandonné le véhicule en tentant de l'incendier, était allé en soirée au cinéma avec des amis avant d'être interpellé le lendemain.
(Avec AFP)