Qui sont ces personnes qui accumulent des animaux au point de les maltraiter, victimes du syndrome de Noé ?

Le syndrome de Noé est un trouble comportemental lié à l’accumulation compulsive d’animaux dans des conditions insalubres, souvent en raison de troubles psychiatriques sous-jacents comme la dépression ou le trouble obsessionnel compulsif. Ce comportement découle souvent de traumatismes.

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Dans une ruelle tranquille de Tourrettes-sur-Loup, dans les Alpes-Maritimes, des bénévoles de l’association Les Chats de Stella interviennent dans des conditions difficiles. "La dame dit que ce sont ses chats et qu’elle en prend soin", explique l’un d’eux. Pourtant, les huit chats récupérés ce jour-là présentent des états de santé préoccupants et vivaient dans des conditions déplorables.

"C’est complètement insalubre… c’est dégueulasse", confie le bénévole.

Cette situation dramatique illustre un phénomène encore peu connu : le syndrome de Noé, un trouble complexe qui conduit à l'accumulation d'animaux jusqu'à leur maltraitance involontaire. Les personnes atteintes se sentent très attachées à leurs animaux, convaincues de les "sauver". Problème : elles ne leur prodiguent pas les soins nécessaires.

En novembre dernier, des oiseaux étaient concernés à Antibes :

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Un symptôme de troubles profonds

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le syndrome de Noé n’est pas reconnu comme une maladie psychiatrique autonome. Les experts le décrivent comme le symptôme d'autres troubles, tels que la dépression, le trouble obsessionnel compulsif (TOC) ou encore le syndrome de Diogène.

Le psychiatre Jérôme Palazzolo souligne la difficulté d’accompagner ces personnes : "Il faut exposer la personne au fait de ne plus accumuler des animaux. L'objectif est de l’aider à éviter ce comportement et à travailler sur une meilleure gestion de son angoisse." Ces individus, souvent isolés, perçoivent leurs animaux comme une source de réconfort. Cependant, cette accumulation compulsive entraîne des conséquences dramatiques, parfois mortelles.

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Un cas marquant : Nice, rue Lamartine

À l’été 2023, un cas extrême a fait la une dans les Alpes-Maritimes : 159 chats et 7 chiens ont été découverts dans un appartement de 82 mètres carrés, rue Lamartine à Nice. Des cadavres d’animaux gisaient également sur place. Le couple responsable de cet amas insalubre a été condamné à un an de prison avec sursis et à verser 100 000 euros de dédommagement à plusieurs associations de protection animale.

Pour les animaux récupérés, cette intervention n’est qu’une première étape. Placés en refuge, ils doivent souvent faire face à des séquelles physiques et psychologiques graves. Certains présentent des blessures sévères, comme des oreilles infectées nécessitant une amputation. D’autres ne survivent pas malgré des soins intensifs. Leur réhabilitation peut prendre des mois, voire des années, avant qu’ils ne retrouvent un semblant d’équilibre.

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La conséquence de traumatismes ?

Le syndrome de Noé touche majoritairement des femmes (75 % des cas), souvent isolées à la suite de traumatismes tels qu’un deuil, une séparation ou une enfance difficile. L’accumulation compulsive d’animaux peut être une tentative de combler un vide affectif ou de surmonter des blessures psychologiques profondes. Le manque de soutien familial et social contribue à aggraver la situation.

Accumulation d’animaux : que dit la loi ?

En France, l’accumulation compulsive d’animaux, lorsqu’elle entraîne des conditions de vie insalubres et des maltraitances, est sanctionnée par le Code pénal et le Code rural et de la pêche maritime. Selon l’article 521-1 du Code pénal, la maltraitance envers les animaux, qu’elle soit volontaire ou par négligence grave, est passible de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.

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