Le maire de Nice a annoncé la construction d'un "amphithéâtre des congrès" sur le quai Infernet, sur le port. La structure devra accueillir le Sommet de l'Océan, organisé par les Nations Unies, en juin 2025.
Au poker, on dirait qu’il a fait tapis. Christian Estrosi a dévoilé dans les colonnes de Nice Matin un projet surprise : un nouvel "amphithéâtre des congrès", construit sur le port pour accueillir le Sommet de l’Océan des Nations Unies, organisé par la France et le Costa Rica en juin 2025.
"Je ne pouvais pas abattre mes cartes au risque de tout faire capoter. Mais, dans mon coin, durant tout ce temps, je souriais en voyant tout le monde s’agiter", glisse Christian Estrosi à Nice Matin, alors que la démolition d’Acropolis suscite encore de vives oppositions.
Déjà lancé dans le chantier pharaonique du palais des expositions devant remplacer l’actuel MIN Fleurs, le maire engage la ville dans la construction d’une "structure pérenne d’environ 10.000m²" sur le port. Ce vaste complexe s’installera sur le quai Amiral Infernet, pour accueillir le One Ocean Summit, annoncé en février dans un tweet par le président de la République :
Si Nice avait alors été officialisée comme ville-accueil, rien n'avait filtré sur le site.
Aujourd'hui encore, la mairie ne dévoile aucun plan du futur bâtiment. Elle indique cependant que le projet débordera de 10 mètres sur le quai actuel. Quant à la structure, elle serait environ un mètre plus haute que la dalle du parking actuel, alors végétalisé.
La construction de cet amphithéâtre sur le port figurait dans le cahier des charges des Nations Unies, précise la collectivité. Y seront accueillis "près de 120 chefs d’État et de gouvernement et plus de 20.000 représentants" pour la signature d’un accord, que la collectivité imagine déjà "historique pour la protection de l’Océan".
90% des frais engagés par les Nations Unies
Un tel projet, réalisé en à peine deux ans, a un coût. La collectivité décaisserait "5 à 6 millions d’euros", contre "13 millions" pour l’État, estime la mairie. "Le reste revenant à la charge des Nations Unies et de mécènes privés", indique la Métropole à Nice Matin. En tout, 90 % des frais seraient engagés par l’ONU.
L’annonce de ce projet survient moins d’un an après celle du réaménagement du port par Christian Estrosi en juin 2022. Les plans, déjà présentés à la presse, seront modifiés pour répondre aux exigences des Nations Unies.
La démolition du parking débuterait en janvier 2024. Les premiers aménagements ne seraient lancés qu’en juillet, laissant moins d’un an à la construction de l’auditorium.
Comme le projet est réalisé dans le cadre d'un accord international avec l'ONU et le Costa Rica, la mairie précise qu’il dérogerait aux règles des marchés publics : une nécessité, au vue des délais extrêmement courts.
"On appris ce projet dans les délibérations du prochain conseil métropolitain", explique Jean Mouchebœuf, conseiller municipal "Retrouver Nice" et délégué départemental Reconquête. "C’est un projet qui est plutôt enthousiasmant car il correspond à ce que nous demandions à Christian Estrosi depuis de nombreuses années, à savoir conserver l’offre de congrès et l’offre culturelle dans le cœur de ville."
L'opposition socialiste au conseil municipal se montre nettement plus critique sur Twitter.
Cet "amphithéâtre des congrès" que les Nations Unis laisseront "en héritage" à Nice serait livré en un temps record, au regard des autres chantiers engagés par la mairie. Le projet Iconic – désormais au cœur d’une enquête pour "escroquerie en bande organisée" – a connu de multiples reports et devrait voir le jour courant 2023 (avec quatre ans de retard). Le nouveau Palais des expositions de la plaine du Var ne sortira de terre qu’en 2027 et le Palais des arts ne sera prêt que pour la saison 2025-2026, selon la mairie de Nice.