Un mouvement national de protestation du monde universitaire se tient ce mardi 3 décembre. Les universités appellent à une journée blanche, sans cours. Ils déplorent le manque de financements qui menace la qualité de l'enseignement.
À l'université Côte d'Azur, à l'exception de quelques cours, seuls les examens sont maintenus, "signe de refus de se voir condamnée à dégrader la qualité de ses formations et de sa recherche, au détriment de l'avenir de sa jeunesse et de l'écosystème azuréen", annonce la présidence dans un communiqué.
View this post on Instagram
Même si l'établissement azuréen affirme posséder "une gestion financière saine, la situation actuelle reste insoutenable et menace à la fois l'université et son écosystème", précise l'université Côte d'Azur.
Dotations insuffisantes
L'établissement énumère plusieurs difficultés auxquelles il fait face. La dotation de l'État par étudiant, appelée subvention pour charge du service public (SCSP), est jugée insuffisante. Elle serait inférieure à "celles de la région Sud", affirme l'université.
Autre point de crispation, le plan campus. Ce plan lancé par l'État permet de rénover les infrastructures des universités. L'établissement azuréen assure ne pas en avoir bénéficié à la hauteur souhaité et "doit faire face à un parc immobilier dégradé qu'il convient de rénover pour assurer la sécurité des usagers", précise l'université.
Bâtiments vieillissants
Les rénovations se font au fil des financements de l'université. Alors les étudiants, prennent leur mal en patience.
Il y a un plan qui a été mis en place pour la rénovation de locaux comme à Carlone. On a vu le changement, avant il y avait des coupures d'électricité, il manquait des lumières, il n'y avait pas de chauffage dans les amphithéâtres ni de prise électrique.
Lucas Bonfils, président de la Fédération des associations et corporations étudiantes (Face 06)à France 3 Côte d'Azur
Mais d'autres campus mériteraient un coup de neuf selon les étudiants. Comme les bâtiments abritant l'IUT ou encore Valrose.
Étudiants inquiets
Le mouvement de constatations est soutenu par une partie des syndicats étudiants dont certains étaient présents lors de l'assemblée générale organisée dans la matinée du 3 décembre. Un gel des financements de l'université pourrait dégrader le quotidien des apprenants.
"Globalement, en termes de RH pour les étudiants, il y aurait un chargé de TD (travaux dirigés) pour 50 étudiants, il y aurait une diminution des capacités d’accueil pour compenser l’augmentation des charges. Probablement, une augmentation des coûts de la rentrée et on ne parle pas de quelques euros", déplore Lucas Bonfils, de la Face06.
Cette journée "sans université" répond à l'appel de France Universités, en réaction à la décision du ministère "de renvoyer l’ensemble des universités à leur trésorerie cumulée", malgré l'inflation et des besoins financiers importants, explique dans un communiqué l'organisme. Les établissements protestent contre les fonds alloués aux universités au sein du projet de loi de finance 2025.
D'autres mobilisations pourraient voir le jour si les universités estiment ne pas être entendues par le gouvernement. Les professeurs d'universités sont invités à rejoindre le mouvement de grève de la fonction publique, prévue le 5 décembre prochain.