Depuis le 30 décembre dernier, Nicolas Bazzucchi et son avocat ont déposé une nouvelle demande de mise en liberté, à la suite de son placement en détention provisoire dans l'affaire des viols, dont le maire est accusé. La décision n'est toujours pas tombée. Un maintien en détention "injuste et infondé" selon son avocat.
Le maire de la Penne-sur-Huveaune, dans les Bouches-du-Rhône, Nicolas Bazzucchi, et son avocat Jérôme Gay attendait la décision sur sa mise en liberté ce lundi 6 janvier, voire en fin de semaine, mais elle n'est pas encore tombée ce samedi 11 janvier. Nicolas Bazzucchi, est maintenu en détention provisoire au centre pénitentiaire de Luynes, accusé de viols et violences aggravées sur ses anciennes conjointes.
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Les faits se seraient déroulés entre le 1ᵉʳ janvier 2023 et le 24 juillet 2021. Nicolas Bazzucchi aurait violenté trois anciennes compagnes et commis des sévices sexuels sur deux d'entre elles. Il lui est également reproché d’avoir filmé des actes sexuels sans le consentement de sa partenaire.
"Au cours de l’enquête préliminaire comme devant le magistrat instructeur, Nicolas Bazzucchi a nié les faits de viols et de violences aggravés, admettant toutefois certains comportements susceptibles de revêtir des qualifications pénales", avait alors expliqué le parquet de Marseille. Ces violences ont entraîné plus de 20 jours d’interruption temporaire de travail.
L'élu de 29 ans, sans étiquette, a été interpellé le lundi 16 décembre avant sa mise en détention le 19 décembre. S’il a reconnu devant la cour avoir insulté et craché sur plusieurs des présumées victimes, il a nié le reste des faits qui lui sont reprochés.
Un risque de pression sur les témoins et les victimes
Le maire et son avocat ne comprennent pas la cour de le maintenir en détention provisoire. "C’est insupportable quand on est présumé innocent qu’on doive attendre détenu et non en liberté", lance maître Gay, à France 3 Provence-Alpes ce samedi 11 janvier, en assurant que cette décision de maintien en détention est "injuste et infondé". L'avocat assure qu'il va lutter "pour rappeler ce principe aux autorités et au public".
Le maire de La Penne-sur-Huveaune est maintenu en détention provisoire par décision de la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence depuis le vendredi 27 décembre. Selon la CHINS, "l'élu pourrait exercer des pressions sur les victimes et témoins".
"On reproche à Monsieur Bazzucchi sa qualité de maire. On dit qu’en cette qualité, il pourrait faire davantage pression sur les témoins et sur les victimes. Finalement, on le met en dessous de la loi", défend son avocat, ajoutant "cette crainte de pression n’est pas objectivé, par un seul argument de la chambre de l’instruction".
Selon Jérôme Gay, l'avocat du maire,"on n’est pas dans les critères de l’article 144 et suivants de la procédure pénale. Ce n’est pas un homme exempt de tout reproche, mais ce n'est pas un criminel. Tous se fait au mépris de la présomption d'innocence".
Nicolas Bazzucchi refuse de démissionner
Dès son interpellation, le maire de la Penne-sur-Huveaune a annoncé ne pas vouloir démissionner. Suite à son interpellation, des perquisitions avaient été effectuées au domicile du maire, ainsi que dans les locaux de l'hôtel de ville de La Penne-sur-Huveaune. Son avocat avait également dénoncé une interpellation "brutale". L'édile, sans étiquette, mais soutenu par la droite, n'envisage pas de démissionner selon sa défense. "On a l'impression que c'est sa qualité de maire qui pose un problème ; comme si la justice disait, démissionnez et on vous laisse sortir".
D'ailleurs, l'avocat avait déjà souligné la brutalité de l'interpellation et les conditions d'interrogatoire. L'avocat souligne que son client " a été interpellé à 6h du matin, alors qu'un simple convocation au commissariat aurait suffi, qu'il a été embarqué menotté devant ses administrés, et qu'il est resté menotté 13h, la durée des auditions.
"On est dans une façon d'appréhender l'enquête qui met de la pression psychologique. Un maire est un homme comme les autres. Il ne demande pas à avoir plus de droits que les autres, mais il ne doit pas en avoir moins non plus", s'indigne l'avocat, citant "l'article 803 du Code pénal".