Depuis plusieurs années, une décharge illégale à ciel ouvert pollue l’environnement à Istres, dans les Bouches du Rhône. Les habitants dénoncent des odeurs insoutenables nuit et jour et un risque de pollution de l’eau.
L’alerte a été donnée par un habitant. En novembre dernier, un incendie se déclare dans une décharge illégale située à Istres. Les fumées, toxiques, atteignent le centre du village d’Entressen à deux kilomètres de là. Ce qui alerte ce riverain. “Il y avait un incendie sur ce site-là, donc forcément, il y a un risque pour la santé, on le respire. Il paraît qu'il y avait des poubelles, du plastique, des produits, voire de l'amiante et c'est nous qui respirons ça”, s’inquiète-t-il. Depuis 2008 le propriétaire y accumule illégalement des déchets. Chaque jour, 80 camions viennent déverser jusqu’à 40 tonnes d’ordures, pour un volume global d’environ 80 000 m3 de déchets. Des images satellites témoignent de la transformation du terrain au fil des années.
Pollution de l'air et de l'eau
La décharge est située à proximité d'une zone Natura 2000 et à cheval entre la commune d’Istres et de Saint-Martin-de-Crau. “Des riverains nous ont expliqué que des trous avaient été creusés et, voire même, certains déchets se sont retrouvés dans l’étang. Il y a une pollution de l'eau qui est avérée et une pollution de l'air, bien sûr. Les déchets qui sont brûlés et qui sont toxiques percolent forcément dans la nappe à un moment donné, puisque des trous ont été faits”, précise Isabelle Susini Charnoz, adjointe au maire de Saint-Martin-de-Crau en charge de l'environnement. Elle ajoute que pour que ces déchets illégaux soient le moins visibles possible, il les recouvre et les élimine en les brûlant.
Pour éliminer des déchets illégaux, il met le feu à ces déchets plastiques et non inerte, ce qui fait qu'il y a non seulement une pollution visuelle mais aussi une pollution de l'air, qui est conséquente.
Isabelle Susini Charnoz, adjointe au maire de Saint-Martin-de-Crau en charge de l'environnement
Et bien évidemment, les riverains s'en plaignent.
Après avoir alerté les services de l'État et malgré plusieurs rapports de la police rurale, la municipalité de Saint-Martin est à court de solutions. “On est allé au bout de ce qu'on pouvait faire, avec cinq rapports qui ont été rédigés par nos agents. La seule chose où on est dans l'attente maintenant, c'est de la réponse pénale”, ajoute Geoffroy Morra, adjoint au maire de Saint-Martin-de-Crau en charge de la sécurité. En décembre dernier deux arrêtés préfectoraux sont pris contre le propriétaire pour stopper ses activités, il est contraint de payer une amende de 15 000 euros et de nettoyer la zone.
L'homme est attendu devant le tribunal judiciaire d'Aix-en-Provence en septembre prochain.