Quelques mois à peine après l'ouverture des Baumettes II, la Ligue des droits de l'Homme, le syndicat des avocats de France et l'Observatoire international des prisons y pointent des problèmes dans l'accès aux soins ou l'encadrement des détenus et la vétusté des Baumettes I.
Le bâtiment des Baumettes II, a ouvert ses portes à la mi-mai et accueilli 700 détenus de la prison historique de Marseille, voué à la fermeture en juin 2018. Mais depuis, détenus et gardiens ne cessent de dénoncer des dysfonctionnements aussi bien dans le nouveau bâtiment que l'ancien quartier délabré.
Les rats y pullulent toujours
La Ligue des droits de l'Homme, le syndicat des avocats de France et l'Observatoire international des prisons relaient ces inquiétudes relevant "des problèmes de vétusté, les rats y pullulent toujours". Dans l'ancien bâtiment laissé à l'abandon, la situation se détériore selon ces associations.
Parmi les problèmes soulevés, les transferts, par un tunnel, entre les deux prisons pour accéder à certaines activités ou aux parloirs qui ne sont pas toujours assurés, compromettant également "l'accès aux soins, particulièrement aux soins psychiatriques", selon l'avocat Laurent Bartolomei, du SAF. Quant au nouveau bâtiment, prévu avec 570 places, il est déjà surpeuplé.
Surpopulation et manque de personnel
Le syndicat de surveillants SPS confirme des "dysfonctionnements liés à l'ouverture" des Baumettes II qui perdurent, et des "conditions de travail déplorables" aux Baumettes historiques. Le syndicat dénonce le manque de personnel.
Le directeur Guillaume Piney admet des conditions difficiles dans le bâtiment historique, mais souligne que qu'il n'y reste que 878 détenus, contre plus de 1.000 début juillet. Il reconnaît aaussi un "accouchement difficile", mais se dit convaincu que le plus dur est passé.
Grève de la faim
Les associations se sont par ailleurs alarmées de la grève de la faim entamée par Abdelhalim Trazie-Bi le 22 août. Il accuse l'administration pénitentiaire d'avoir compromis sa libération en falsifiant sa signature dans une
procédure. L'OIP affirme que ce détenu fait l'objet de mesures de rétorsion, que son refus de s'alimenter n'aurait pas été signalé dans les formes et qu'il n'aurait pas suffisamment été suivi quant au risque suicidaire.
Les accusations de faux relèvent de "l'affabulation totale", rétorque le directeur de la prison, qui reconnaît cependant un retard dans le signalement de la grève de la faim