Les élèves d'un collège marseillais n'ont plus d'enseignants de français depuis le mois de novembre, les parents excédés ont passé une annonce sur les réseaux sociaux pour recruter deux remplaçants.
Les parents d'élèves du collège du Roy d'Espagne (9ᵉ arrondissement de Marseille) perdent patience. Leurs enfants n'ont plus eu de cours de français depuis les vacances de la Toussaint. Ils ont donc décidé de prendre les choses en main.
"En accord avec le chef d'établissement", ils ont décidé de passer une annonce sur les réseaux sociaux pour rechercher deux enseignants, expliquent-ils dans un post le 13 janvier sur la page Facebook de la MPE13.
Deux postes sont à pourvoir en CDD avec un statut de contractuel, l'un de 20 heures, l'autre de 9 heures pour des classes de 6ᵉ, 5ᵉ et 3ᵉ. Bac + 3 avec expérience requis. Un recrutement hors concours qui relève habituellement des académies pour répondre à des besoins de postes vacants. Prise de poste dès que possible, stipule l'annonce.
Ras-le-bol des parents
"A Daumier, même problème, une prof de français n'est pas remplacée depuis les vacances de la Toussaint", témoigne une mère d'élèves d'un autre collège marseillais en commentaires sous le post de la MPE13.
"La situation devient vraiment intolérable. Personnellement, en quatre ans de collège pour mon fils, nous en sommes à 11 semaines sans histoire-géographie, 10 semaines sans français, 8 semaines sans EPS et 7 semaines sans latin", réagit une autre maman, excédée et inquiète pour son fils, élève de 3ᵉ qui passe cette année le brevet.
Tollé après les propos de la ministre
Un ras-le-bol qui fait écho aux propos de la nouvelle ministre de l'Education nationale vivement critiquée pour avoir transféré ses enfants d'un établissement public vers le privé. "On en a eu marre, comme des centaines de milliers de familles", s'est-elle défendue après les révélations du site d'information Mediapart. Amélie Oudéa-Castéra s'est justifiée en dénonçant "les paquets d'heures qui n'étaient pas sérieusement remplacées" dans une école publique du 6ᵉ arrondissement de Paris.
Les syndicats ont immédiatement réagi. La FNEC FO a appelé à manifester sous les fenêtres de la ministre le 25 janvier, affirmant que 7900 postes d'enseigants avaient été supprimés sous le premier mandat d'Emmanuel Macron dans les collèges et lycées, 2000 autres à la rentrée 2023, et que Gabriel Attal en avait programmé 650 à la rentrée 2024. De son côté, le SNSE-FSU a appelé à la grève le 1ᵉʳ février. Une rencontre au ministère est prévue ce lundi.