ENTRETIEN EXCLUSIF. Bardot, Marineland, ses combats à venir : Paul Watson se confie depuis Marseille son nouveau port d'attache

Ce lundi 20 janvier, Paul Watson était à Marseille avec sa famille et Lamya Essemlali, la présidente de Sea Shepherd France, un mois après sa libération, pour rencontrer le maire de Marseille. Nouveaux projets, conférence des Nations Unies sur l’Océan à Nice en juin prochain et son choix de s'installer à Marseille, le défenseur des baleines a accordé un entretien à France 3 Paca.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Il est arrivé ce lundi 20 janvier, en milieu d'après-midi, décontracté à pied à l'hôtel de ville de Marseille, accompagné par sa femme et l'un de ses fils, en poussette, comme des Marseillais en promenade, et de Lamya Essemlali, la présidente de Sea Shepherd France. Avec son sourire et son calme habituel, il a répondu aux questions des journalistes présents avant de monter dans le bureau de Benoît Payan pour un entretien avec le maire de Marseille qui a défendu et soutenu le militant lors de ses cinq mois d'emprisonnement au Groenland.

Installé à Marseille depuis près d'un an avec sa femme et ses deux fils, Paul Watson est revenu sur son choix de vivre dans la cité Phocéenne, mais aussi sur les prochains combats qu'il va mener, sur l'état de la Méditerranée, mais aussi sur son projet de sanctuaires pour les orques, où vont être transférés les deux derniers du Marineland d'Antibes. Entretien. 

Paul Watson a livré un entretien à France 3 Paca ce lundi 20 janvier. © Sidonie Canetto / FTV

France 3 Paca : comment vous sentez-vous un mois après votre sortie de prison ?

Paul Watson : Je me sens soulagé d'être sorti de prison et je suis surtout très heureux d'être avec ma famille.

Est-ce que vous comptez continuer le combat malgré les risques ? 

Oui, on compte s'attaquer à l'Islande qui pratique la chasse à la baleine dans l'illégalité et on se prépare aussi à défendre les sanctuaires des mers du sud contre les activités baleinières des Japonais, nous avons un navire en Australie pour s'en occuper et un autre bateau basé dans les Bermudes partira pour l'Islande cet été. 

Est-ce que vous croyez toujours en votre credo, la violence non agressive ?

Oui, c'est une technique qui marche très bien depuis 15 ans, nous n'avons blessé personne et commis aucun crime tout en empêchant des centaines d'activités de pêche illégales. Nous ne voulons blesser personne, mais nous nous devons d'intervenir et de façon agressive pour les stopper et surtout les dénoncer au monde entier.

Vous êtes connus pour votre activité en faveur des océans, que pensez-vous de la situation en Méditerranée, est-ce qu'elle vous inquiète ? 

Ça fait plusieurs années que nous sommes impliqués dans la situation en Méditerranée par exemple. Nous avons sauvé 900 thons rouges de la pêche illégale en 2011. Partout dans le monde où la mer est menacée par des activités illégales, nous voulons être présents et intervenir avec la Fondation Paul Watson et Sea Shepherd France.

Quelle est la priorité aujourd'hui ? 

Je ne sais pas si on peut dire qu'il n'y a qu'une seule priorité, l'océan est menacé sur tous les fronts. La chasse à la baleine, la pêche illégale, la pollution plastique, chimique, sonore aussi, on a vraiment besoin d'une diversité d'approches pour lutter contre tous ces problèmes.

Vous avez lutté avec Brigitte Bardot dans les années 70, êtes-vous toujours proche d'elle ? L'avez-vous vu récemment ? 

C'est une de mes amies depuis 1977 quand on est allés protéger les phoques au large du Labrador au Canada. C’est une grande protectrice des animaux, donc je suis très proche d'elle. Quand j'étais en prison, elle m'a envoyé une lettre de soutien. Elle a pris ma défense publiquement. J'apprécie beaucoup notre amitié.

Votre famille vit ici à Marseille, qu'est-ce que vous appréciez le plus ici ?

Ce que j'apprécie le plus dans cette ville, c'est l'intérêt profond qu'elle cultive pour la mer. Beaucoup de gens ici sont impliqués dans l'écologie marine, il y a de nombreux projets éducatifs et les Marseillais sont de plus en plus conscients des problèmes et de l'urgence qu'il y a à les résoudre. 

Pour quelles raisons êtes-vous venus vous installer à Marseille, précisément ?

Mon fils aîné va à l'école ici, dans une classe spécialisée pour les échecs, une académie d'échecs. Apparemment, Marseille est le meilleur endroit en France pour cela. Je fais des allers-retours entre Paris et Marseille, c'est très agréable de vivre ici. 

Selon les experts, il est impossible de relâcher en milieu naturel les deux dernières orques de Marineland à Antibes, êtes-vous de cet avis ? 

Rien n'est impossible, il faut juste trouver un endroit où elles seront en liberté après leurs années de captivités, capables de se réhabituer, à vivre, à manger, non pas avec du poisson surgelé, mais avec des poissons vivants comme dans le sanctuaire que nous proposons. Il faut qu'elles réapprennent à chasser.

Un sanctuaire marin fermé, n'est-ce pas une autre captivité ?

Ce serait temporaire, le temps de les réhabituer, dans une aire protégée très vaste. Ce serait le temps vraiment de les habituer à redevenir indépendante dans l'univers marin, qu'elles soient autonomes pour se nourrir, afin de les préparer à retourner à l'état sauvage. Il y a environ une cinquantaine d'orques captives dans le monde, notre ambition est de les faire toutes libérer et surtout faire stopper les captures à travers les différents pays comme le Japon, la Chine. Des milliers de dauphins sont tués au Japon par an juste pour les capturer pour l'industrie de la captivité. Ce sont des captures à plusieurs millions de dollars pour l'amusement, pour se divertir pour l'argent.  

Maintenant que vous êtes à Marseille, allez-vous développer aussi vos actions et vos combats depuis Marseille ? 

Les problèmes sont internationaux. Donc, nous devons avoir un point de vue international de la situation. Les bateaux vont à droite et à gauche, de partout lorsque cela est nécessaire. Mais oui, cela peut partir de n'importe où, de Marseille comme Bordeaux, Paris, cela n'a pas d'importance. Notre bateau est déjà venu par le passé à Marseille, il pourrait revenir, pourquoi pas.

Entretien réalisé avec Claire pain, Jules Boudier et Alban Poitevin, journalistes à France 3 Paca.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information