Ils sèment la zizanie dans certains quartiers de Marseille. Les sangliers sont de plus en nombreux dans la ville, attirés par les poubelles ou le nourrissage. La cohabitation devient de plus en plus difficile, pour les réguler une battue va être autorisée fin janvier.
La population des sangliers semble augmenter. Un recensement n'a pas été fait, mais les riverains aux portes des calanques constatent une nette progression de l'animal dans l'espace urbanisé. Certains habitants d'ailleurs n'hésitent pas à les nourrir. La mairie de Marseille et le parc national des calanques ont conclu un partenariat pour tenter de réguler cette population.
>>VIDEO. Un sanglier charge des élèves dans la cour de leur lycée à Marseille
Le changement de comportement des sangliers
De plus en plus de sangliers s'aventurent en zone urbaine et la cohabitation avec les humains peut devenir problématique. On se souvient de cette vidéo devenue virale où un sanglier apeuré courait dans un lycée de Marseille ou de ces témoignages d'habitants d'une résidence qui devaient adapter leur allées et venues en fonction de la présence des sangliers.
" Ma sœur habite ici, et encore la semaine dernière, à 19h, quand elle est rentrée, il y en avait trois dans l'allée", explique une habitante. Une autre constate que parfois " ils viennent à quatre ou huit". Tandis qu'un voisin, explique comment faire " on fait attention quand on sort nos animaux domestiques. La colline étant derrière, ils viennent régulièrement, ils sont chez eux ".
Le Parc des Calanques supervise la chasse dans les massifs. Les remontées sont claires, le comportement des sangliers a changé.
"On voit très bien que cette espèce est opportuniste, elle vient fouiller dans la terre pour venir chercher de la nourriture. On observe de plus en plus ces traces-là en zone urbaine, plutôt que dans les collines", précise Thomas Cedat, Chargé de mission sur la gestion de la chasse au Parc national des Calanques.
Selon ce spécialiste, il n'y aurait pas de "surpopulation" mais plutôt "une concentration" de cette espèce.
135 euros d'amende contre le nourrissage
Le sanglier est une espèce sauvage. "Il n'est ni une attraction, ni un compagnon", rappelle le Parc national des Calanques et comme la mairie de Marseille, ils "condamnent fermement la pratique du nourrissage". Selon les experts,"celle-ci modifie le comportement du sanglier et l'habitue à l'Homme, pouvant ainsi générer des attaques sur les humains par charge ou morsure". Plusieurs accidents graves ont été enregistrés. Pour faire cesser ces attaques, des tirs d'élimination peuvent être décidés. Nourrir un animal, c'est donc le condamner.
La municipalité rappelle que le nourrissage d'animaux sauvages est passible d'une amende de 135 euros. Mais rien n'y fait, les sangliers sont toujours là. L'élue en charge de l'environnement envisage de pucer les populations, une méthode qui aurait fonctionné à Montpellier.
"On a pris attache avec ces écologues, pour nous aussi comprendre, comment ils se déplacent, du massif de l'Étoile vers les Calanques, le Garlaban. Savoir si c'est un seul individu ou toute une harde, mais abattre tous les sangliers, ce n'est pas ce que nous souhaitons", précise Christine Juste
Adjointe au Maire de Marseille en charge de l'environnement, et de l'animal dans la ville.
Une battue le 30 janvier
Plusieurs fois par an, des battues administratives ou des tirs de régulation sont réalisés "en toute sécurité sous la responsabilité technique d’auxiliaires de l’État nommés par le Préfet : les lieutenants de louveterie", indique le parc des Calanques avant d'ajouter que "les tirs de régulation sont utiles pour intervenir sur des espaces plus restreints et urbanisés, notamment lorsqu’un risque concernant la sécurité des personnes est identifié".
Devant l’explosion des signalements de ces animaux en pleine ville (passant de 31 en 2023 à 79 pour 2024) et les nuisances ou les problèmes de sécurité publique engendrés, la mairie, en lien avec les services de l’État (notamment la DDTM), va autoriser une battue administrative le 30 janvier prochain sur un site industriel désaffecté aux portes des calanques à la Madrague de Montredon. Pas sûr, que cela suffise à enrayer leur prolifération : chaque femelle peut avoir deux portées par an, de douze marcassins.
Ces mesures de régulation sont organisées par le Parc national des Calanques lorsqu’elles concernent des espaces situés en cœur de Parc national. Les services de l’État sont compétents pour organiser celles se déroulant en dehors du cœur de Parc national.
Les bons gestes à adopter pour prévenir la prolifération des sangliers
- Ne pas les nourrir
- Ne pas laisser ses déchets après le pique-nique.
- Ne pas s'approcher pas et ne pas effaroucher en faisant du bruit
- Éviter les débordements de poubelles et bien refermer leur couvercle, ou les maintenir dans un local fermé
- Éviter l'arrosage des pelouses privées
- Signaler au Parc national tout comportement anormal de sanglier (absence de peur face à l’homme, comportement agressif…)