Le tribunal administratif de Marseille a annulé ce lundi 20 janvier, un accord-cadre concernant le programme de rénovation des écoles marseillaises, baptisé "plan écoles", au motif que la société publique d'aménagement ne peut avoir à la fois pour missions l'entretien et la maintenance des écoles.
"L'accord-cadre relatif au plan écoles" et "le marché subséquent" sont "annulés à compter du 1er août 2025", a écrit le tribunal administratif dans son jugement. Dans un communiqué, la Ville de Marseille, "en accord et avec le soutien de l'Etat et de la Société des écoles" a annoncé "faire appel de cette décision", tout en soulignant qu'elle ne remet "aucunement en question le principe du Plan écoles".
Pourquoi le tribunal s'est prononcé contre une partie du projet ?
Cet accord-cadre avait été conclu entre la ville de Marseille et la SPEM (société publique des écoles marseillaises), une société publique locale d'aménagement - d'intérêt national (SPLA-IN).
Les "compétences spécifiques" d'une SPLA-IN sont "déterminées par la loi" et "en attribuant à la SPEM des missions d'entretien et de maintenance des écoles, l'accord-cadre relatif au plan écoles méconnaît l'article L. 327-3 du code de l'urbanisme", a détaillé le tribunal dans son jugement.
"Une société publique locale d'aménagement d'intérêt national peut seulement exercer des missions d'aménagement et de construction ou de réhabilitation d'équipements d'intérêt collectif, dont ne font pas partie l'entretien et la maintenance des écoles", et cela "en dépit du fait que de telles missions relèvent également de la compétence de la commune", peut-on également lire dans le jugement.
Un nouveau contrat doit être signé
Le tribunal a suivi l'avis de la rapporteure publique, qui avait précisé, à l'audience le 5 décembre, souhaiter un effet différé de six mois dans l'application de la décision, "le temps de permettre à la ville d'établir un nouveau contrat" avec la SPEM, excluant l'entretien. "Ce qu'on demande maintenant, c'est que la ville retravaille ce plan école", a expliqué à l'AFP Maurice, un des plaignants et représentant du "Collectif des écoles de Marseille", qui n'a pas souhaité donner son nom de famille. "L'entretien et la maintenance gérée par une entreprise extérieure, c'est dix fois plus cher, sans qu'il soit garanti que ce soit bien fait", a ajouté ce représentant du CeM, un collectif de parents d'élèves.
🚸 Avec le Plan écoles, nous construisons à #Marseille les futures capitales de nos quartiers !
— Pierre-Marie Ganozzi☀️ (@PMGanozzi) January 16, 2025
Cette année scolaire, ce sont 18 écoles qui sont et seront inaugurées.
Ici, reportage à Jolie Manon, quartier Belle de Mai, 3e arrondissement.@France3Provence pic.twitter.com/ydbjKZ4dgA
La municipalité de gauche de Marseille a fait de la remise en état des écoles dégradées de la ville l'une des priorités de son mandat, et le lancement du grand plan de rénovation, le "plan écoles", avait été initié en 2021. Le "plan écoles" s'inscrit dans le cadre du plan "Marseille en grand", destiné à rattraper les retards de la cité phocéenne, notamment en matière d'infrastructures.