Des associations et collectifs ont interpellé jeudi le ministre du Logement dans une lettre ouverte pour lui demander d'agir "immédiatement" face à la "crise humanitaire" que vit Marseille depuis l'effondrement de deux immeubles en novembre 2018.
La lettre a été publiée sur les réseaux sociaux. Les signataires souhaitent attirer l'attention de Julien Denormandie sur le non-respect de la Charte de relogement des personnes évacuées, signée après la catastrophe par la mairie, l'Etat et les associations.400 immeubles ont été évacués, soit près de 4.000 personnes, depuis l'effondrement de deux immeubles rue d'Aubagne le 5 novembre 2018, qui avait coûté la vie à huit personnes et révélé l'ampleur du phénomène du logement insalubre et dangereux à Marseille.
Les évacuations continuent
Plus d'un an après, "les évacuations d'immeubles et les arrêtés de péril ne s'arrêtent pas", assurent dans leur lettre le Collectif du 5 novembre, la Ligue des Droits de l'Homme ou encore Réseau éducation sans frontière.Selon leurs calculs, 5 arrêtés de péril ont été pris par mois en moyenne en 2019. "Il faut maintenant une réponse, cette crise ne peut plus attendre", alertent les collectifs.
Ils dénoncent notamment "le manque d'offre de logements définitifs adaptés aux ressources des personnes délogées".
Réquisitionner des logements vides
Les auteurs du courrier demandent la "réquisition de logements vides", la "mise en place d'une coordination réelle et resserrée entre les services d'Etat (ARS et CAF) et les services municipaux d'hygiène et de gestion des risques", ou encore "une évaluation du dispositif de relogement, réalisée de manière externe", comme prévue par la charte.Le premier comité de suivi de la charte de l'année 2020 doit se tenir ce vendredi en préfecture à Marseille avec les représentants de l'Etat, de la mairie et des collectifs.