Un an de prison ferme a été requis mardi contre le fondateur-leader du groupuscule néo-nazi Blood and Honour Hexagone (BHH). Loïc Delboy comparaît depuis lundi au tribunal correctionnel de Marseille avec deux autres membres de ce groupuscule dissous en juillet 2019.
Trois ans après sa dissolution, trois membres de l'état-major du groupe skinhead Blood and Honour Hexagone (BHH) sont jugés depuis lundi par le tribunal correctionnel de Marseille
Ce groupuscule d'ultra droite avait été dissous en juillet 2019 par le président de la République pour son idéologie néo-nazie raciste et antisémite.
Ce mardi, la procureure Laurie Leblond a requis un an de prison ferme contre Loïc Delboy, 41 ans, le fondateur et chef de BHH, un an de prison dont six mois avec sursis contre Pierre Scarano et un an avec sursis contre David Dumas, jugés pour participation à un groupe de combat, un délit passible au maximum de trois ans de prison et de 45.000 euros d'amende.
Un groupe de combat se définit par une organisation hiérarchisée, susceptible de troubler l'ordre public et ayant accès à des armes. Et pour la procureure, ces trois conditions sont ici remplies.
"Une envie de violence et de défoulement"
Évoquant la découverte à leur domicile et chez les autres membres de BHH de nombreux couteaux, matraques, dagues parfois ornées d'emblèmes du 3e Reich et des coups de poing américains en grand nombre, Laurie Leblond a rappelé qu'"un coup de chaîne de mobylette utilisée comme ceinture de pantalon, ce qui est extrêmement prisée par les mouvements d'extrême droite, ça peut tuer".
Même si les membres de ce groupe ne sont pas poursuivis pour incitation à la violence, à la haine ni pour révisionnisme, la procureure a relevé "leur envie de violence, de défoulement", notamment dans l'organisation de tournois d'arts martiaux MMA à l'époque interdits.
Citant les propos tenus par Loïc Delboy lors de son discours pour le solstice d'été de 2013, Mme Leblond a estimé qu'ils "démontrent la volonté belliqueuse de la race blanche pour éviter son anéantissement par les chiens d'Israël et les fils d'Allah".
Des saluts nazis lors des concerts
Des saluts nazis lors des concerts, "des rassemblements de personnes qui pensent que l'extermination des juifs, des tziganes, des handicapés et des homosexuels allemands, c'est tolérable, sont, selon la procureure, de nature à troubler l'ordre public".
La procureure a réclamé les peines les plus lourdes contre quatre autres prévenus jugés dans ce dossier uniquement pour des infractions à la législation sur les armes sans lien avec le groupuscule, notamment cinq ans avec mandat de dépôt contre Philippe Sarrut, un collectionneur animé par une "passion maladive" des armes.
Quatre ans de prison et un mandat d'arrêt ont été réclamés contre Jérémy Recagno, un tatoueur d'Aubagne, le seul à faire le lien entre tous les volets de ce dossier. Le procès se termine mercredi, le jugement est attendu à 14H00.
Avec AFP