C'est une technique ancestrale qui revient au goût du jour. Utiliser les matières végétales pour teindre les vêtements et plus particulièrement ceux qui sont au plus près de la peau, les sous-vêtements. C'est l'idée de trois Marseillaises qui ont lancé leur entreprise et s'approvisionnent chez les restaurateurs locaux.
Fanny, Laurine et Noëllie sont les trois co-fondatrices de la marque Bombo.
Bombo est une jeune entreprise marseillaise spécialisée dans la teinture végétale pour textile et plus particulièrement celle des sous-vêtements.
Pelure d'oignons jaunes, violets, ou encore peau des avocats, les déchets végétaux possèdent des pigments naturels qui peuvent être utilisés pour servir de colorants. Cette technique ancienne refait surface à l'heure où la consommation peut poser question.
Avec l'industrialisation, la teinture synthétique a supplanté la teinture végétale. Naturelle et plus respectueuse de l'environnement, la teinture végétale fait son retour.
"Aimer son corps et la planète avec", est un des slogans de la marque.
Recycler les déchets organiques
Les trois entrepreneuses vont se servir chez des restaurateurs qui ont bien voulu faire partie de l'aventure.
Comme Laid Ghenay, Restaurateur à Marseille : "Grâce à cette marque, j'ai pris conscience que des déchets pouvaient se transformer en une plus-value".
Régulièrement, Laurine passe au restaurant récupérer des cagettes d'épluchures, ce jour-là elle nous explique par exemple que les pigments dont elle a besoin pour ses teintures se trouvent concentrés dans la peau de l'avocat.
"Comme l’upcycling qui revalorise des tissus, nous on revalorise les déchets alimentaires en teintures végétales", détaille la marque.
Une fois la collecte des épluchures faite, il faut les trier par couleurs et enfin les étaler pour le séchage.
Vient ensuite la phase de décoction, notamment avec les oignons rouges "la décoction va permettre de libérer les pigments dans l'eau, et c'est là que l'on va obtenir le bain de teinture où l'on va plonger les sous-vêtements", explique Fanny Versace, co-fondatrice de Bombo.
Une démarche écologique
Anciennes étudiantes en communication, les trois co-fondatrices de la marque ne sont pas tombées dans la marmite par hasard " toutes les trois, on s'intéressait pas mal à nos modes de consommation, notamment dans le textile et dans la mode. Et on a voulu mettre notre ^petite pierre à l'édifice, en essayant de déconstruire dans le textile ce qui posait problème en essayant d'y apporter des solutions", détaille Laurine Vaudet, co-fondatrice de la marque.
Et la marque va plus loin puisque le tissu est éco-responsable et hypoallergénique, fabriqué à base d'eucalyptus et de poudre d'algues.
Présente sur internet, la petite entreprise espère bientôt ouvrir sa propre boutique.