Une trentaine de personnes s'est mobilisée devant le centre de rétention du Canet à Marseille, dimanche 6 octobre, en soutien à Aboubacar Camara, un élève migrant du lycée Brochier, dont l'expulsion pour l'Italie est prévue lundi 7 octobre. Trois personnes ont pu lui rendre une dernière visite.
Ils étaient une trentaine ce dimanche à 15 heures devant le centre de rétention administrative du Canet, à Marseille, pour soutenir Aboubacar Camara.
Elève au lycée Jean-Baptiste Brochier en CAP de maroquinerie, migrant originaire de Guinée Conakry, Aboubacar Camara doit être expulsé en Italie, son pays d'entrée dans l'Union Européenne, lundi.
Ses camarades de lycée, ses professeurs, des membres du Réseau éducation sans frontière (RESF)... Tous on souhaité lui apporter biscuits, lettres, dessins et leur plus grand soutien en cette veille d'expulsion.
Après des négociations avec le personnel du centre de rétention du Canet, trois personnes ont pu rendre visite à Aboubacar : une personne membre de RESF qui le connaît, une assistante de vie scolaire et une professeure du lycée Brochier.On a pu échanger, lui dire notre soutien, l’encourager
"Quand la première personne d’RESF est venue le visiter, on a pu échanger un petit peu avec Aboubacar au téléphone, lui dire notre soutien, l’encourager", a témoigné Christelle Vinacua, professeure de mathématiques et sciences physiques engagée et touchée par le sort d'Aboubacar.
"C'est un jeune homme très pudique, il nous a beaucoup remerciés pour le soutien qu'on lui apportait, puis il s’est quand même effondré, la personne avec lui a dû le prendre dans ses bras pour le consoler."
Même s'il a 23 ans, Aboubacar Camara reste avant tout "un jeune, un jeune majeur" pour Christelle Vinacua, "il s’était parfaitement intégré à l’établissement, tout le monde avait plaisir à travailler avec lui."Que va-t-il devenir ? Personne ne le sait. "C’est un voyage pour l’Italie, on ne sait pas où, on ne sait pas comment il sera pris en charge. Il peut être aussi bien jeté à la rue que passé en audition, tout est possible… rien n’est certain".
La mobilisation s'élargit
L'épreuve est d'autant plus dure pour l'équipe pédagogique du lycée Brochier qu'il s'agit de la deuxième expulsion de ce type. En septembre dernier, Montassar Idoudi, un jeune homme de 18 ans, a été renvoyé en Tunisie par bateau, son pays d'origine, laissant sa famille à Marseille."Il y a tout un tas de migrants dans cette situation et qu’on ne voudrait pas voir partir comme ça de cette manière brutale et inhumaine", a encore indiqué Christelle Vinacua.
Les personnes rassemblées ce dimanche préparent une mobilisation plus importante lundi 7 octobre devant la préfecture de Marseille. Cette fois-ci, plusieurs lycées devraient y participer.