"On retrouve des pare-chocs par terre sans les phares" : les vols de pièces de voiture en très forte hausse

Selon les derniers chiffres de la délinquance publiés par le ministère de l'Intérieur, les Bouches-du-Rhône sont le département le plus touché par les vols de pièces détachées sur les véhicules avec une hausse de 39 % entre 2023 et 2024.

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C'est un fléau marseillais. Depuis des années, des voitures garées sur le domaine public sont régulièrement désossées. Les voleurs récupèrent des pièces détachées pour les revendre par la suite.

Les images de ces véhicules dépouillés pullulent sur les réseaux sociaux : "C'est tous les deux mois depuis un an", écrit ainsi sur Facebook un utilisateur du groupe Marseille 8ᵉ et 9e sur une photo d'une voiture dont l'avant a été complètement décortiqué.

Une hausse de 39 % 

Le phénomène ne fait qu'empirer. En 2023, les Bouches-du-Rhône ont enregistré le plus grand nombre de vols de pièces détachées. Et la situation ne s'est pas améliorée. D'après l'atlas départemental de la délinquance, publié le 30 janvier par le ministère de l'Intérieur, les vols de pièces ont explosé dans les Bouches-du-Rhône en 2024, par rapport à 2023, avec 6 813 faits, soit une hausse de 39,1%. 

En Provence-Alpes-Côte d'Azur, le ministère de l'Intérieur indique une hausse de 21,9%, alors même qu’à l’échelle nationale, les vols de pièces n’ont augmenté que de 4%. 

Alexandre Garcia est victime de ces vols de pièces détachées. En juin dernier, la vitre de son véhicule a été brisée. Son assurance lui a fourni un véhicule de location, mais dès le lendemain, au même endroit, il retrouve son véhicule en piteux état : "lorsque je suis descendu pour récupérer la voiture de location, la vitre était doublement cassée et il manquait les roues. Près d'une dizaine de voitures sont touchées en même temps. On retrouve des pare-chocs par terre sans les phares", détaille-t-il.

Désormais, Alexandre redouble de vigilance et tente de mettre des stratagèmes en place : 

Avec les voisins, on se demande si on ne doit pas jouer à la police à tour de rôle ou investir dans des places de garage, mais ça coûte plus cher

Alexandre Garcia

France 2

La chasse aux caméras de recul

Rémy Augusto, gérant de la carrosserie Bleu Azur dans le 9ème arrondissement, ne cesse de voir arriver des voitures en partie démontées : "Ici, j'ai deux Audi, une Capture et deux Clio, une voiture sur deux est concernée par le vol de pièces", énumère-t-il.

La caméra de recul est la pièce la plus convoitée, car elle s'enlève facilement : "Il suffit d'un tournevis pour la décrocher", poursuit Rémy Augusto.

Une caméra de recul neuve coûte 250 euros, mais sur les sites de ventes d'occasions, prisés par les voleurs, les prix sont cassés et une caméra peut être obtenue pour un tarif allant entre 20 à 50 euros seulement. Les voleurs se tournent également vers des garagistes indépendants afin d'écouler leur stock. 

Une nouvelle unité de police dédiée au phénomène

 

Début novembre, deux hommes ont été arrêtés à Vitrolles pour avoir commis 538 vols de caméras de recul dans la commune ainsi qu'à Marseille et Aubagne. Une nouvelle unité de police, créée en juin dernier et spécialisée dans la lutte contre le trafic automobile, a permis l'arrestation de ces individus.

Sandrine Destampes, commissaire divisionnaire et cheffe du district Aix-Vitrolles-Marignane, constate une organisation minutieuse dans ce trafic de pièces volées : "Ce sont des filières avec un donneur d'ordre et des petites mains qui procèdent au vol. Cette unité donne de très bons résultats et comme cela se sait, les garages locaux font beaucoup plus attention. Le système s'enraye à partir du moment où la marchandise n'est plus écoulable".

Le travail de ces enquêteurs spécialisés commence à payer. En six mois, une quarantaine de personnes ont été interpellées, 28 véhicules ont pu être restitués aux victimes et quatre garages clandestins fermés. 

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