La Métropole Aix Marseille Provence veut armer les agents de la Régie des Transports Marseillais, qui interviennent dans les bus, métro et tramways.
La présidente de la métropole Aix-Marseille Provence souhaite armer les agents du Groupe d'Assistance et de Protection (GAP) de la RTM, qui interviennent contre la fraude et les incivilités dans les bus, métro et tramways de la deuxième ville de France. Martine Vassal en a fait la demande auprès du ministère des Transports et de l'Intérieurune modification de la loi pour fixer un nouveau cadre règlementaire permettant ces équipements. Quelles armes ? Quel niveau d'insécurité à Marseille ? Comment ça se passe à la RATP ? France 3 Provence-Alpes répond à trois questions sur ce dossier.
S'agit-il d'armes létales ?
Non, il s'agit d'armes non létales. Martine Vassal veut armer les agents du Groupe d'Assistance et de Protection (GAP) de la Régie des Transports Marseille avec des armes de catégorie B ou D, pour combattre les actes de délinquance au quotidien. Des matraques ou des bombes lacrymogènes, mais en aucun cas d'armes à feu.
Cette brigade, créée il y a trois ans à Marseille comptait initialement une quarantaine d'agents, déployés de 13 heures à minuit, 7j/7, sur l'ensemble du réseau des transports en commun de la ville. Depuis 2021, ils sont équipés de caméras piétons intégrées. En 2023, leur nombre a été porté à 80, tous équipés de gilets pare couteau.
Sans sécurité, pas de sérénité.
— Martine Vassal (@MartineVassal) January 17, 2025
En 2025, je souhaite donner aux agents de sécurité de la @RTM_Officiel des moyens de coercition et les armer.
Ce qui est valable pour les agents de la @RATPgroup doit l’être pour les agents de la 2ème ville de France.
Je veux protéger les… pic.twitter.com/gfUHM5lKjo
Comme prévu dès sa création, les effectifs du GPA seront doublés d'ici à la fin de cette année, pour passer à 99 agents. La présidente de la Métropole souhaite qu'ils puissent également faire des contrôles d'identité et des fouilles.
Les faits de délinquance dans les transports à Marseille sont-ils en hausse ?
Non. Selon la Métropole, depuis 2018, les faits de délinquance et d’insécurité dans les transports ont baissé de 20% à Marseille et de 33% sur l’ensemble du réseau métropolitain. "Nous voulons lutter contre le sentiment d'insécurité et nous voulons surtout mettre nos agents en sécurité", a cependant déclaré la présidente Vassal.
Selon les chiffres de la Métropole, le GAP a réalisé 6.700 interventions en 2024, principalement pour des incivilités comme des tags, du vandalisme, mais aussi en soutien à des chauffeurs de bus agressés ou encore des atteintes sexistes et sexuelles.
Les agents de la RATP sont-ils armés ?
Oui. Martine Vassal s'appuie sur l'exemple du Groupe de protection et de sécurisation des réseaux de la RATP. Les agents du GPSR disposent de matraques et bombes lacrymogènes. Depuis 2018, les mille agents de la sûreté parisiens sont également équipés d'un pistolet semi-automatique de 9 mm, la même que celle utilisée par la police nationale. Ils ne peuvent s'en servir qu'en état de légitime défense. Ces agents doivent obtenir un port d'armes, renouvelable tous les cinq ans et délivré par la préfecture de police.
La loi Savary, (Nouvelle fenêtre)votée en 2016 dans le contexte post-attentats, a autorisé ces équipements pour les agents de la RATP et de la SNCF, mais aussi des policiers municipaux. En plus de les doter d'armes plus puissantes, la loi permet par exemple aux agents de patrouiller en civil et autorise les fouilles de bagages et les palpations sur les voyageurs(Nouvelle fenêtre).