La nuit du 9 décembre, un jeune homme de 20 ans a été retrouvé grièvement blessé par balles dans la cité des Rosiers dans le 14ᵉ arrondissement de Marseille. Trois personnes ont été interpellées. La CRS 81 est venue en renfort.
Cette nuit du 9 décembre, un jeune homme de 20 ans a été pris en charge par les secours, il a été grièvement blessé à l'abdomen. Sur place, dans la cité des Rosiers, dans le 14ᵉ arrondissement de Marseille, les équipages de police ont procédé à l'interpellation de trois jeunes.
Troisième fusillade en une semaine
La cité des Rosiers est le théâtre depuis près d'une semaine de tirs. Un jeune homme d'une vingtaine d'années a été blessé par balles à Marseille dans la soirée de ce jeudi 5 décembre, l'homme a été touché à trois reprises au niveau du pectoral gauche, du pectoral droit et de l'épaule droite. Deux ogives ont été retrouvées dans son corps. Il a été transporté aux urgences avec un pronostic vital engagé. Né en 2004, le jeune homme était connu des services de police pour trafic de stupéfiants sur la région de Valence (Drôme).
Le samedi 7 décembre et pour la seconde fois cette semaine, des tirs ont eu lieu traverse des Rosiers, un homme de 18 ans a été blessé à deux reprises par balle, puis transporté par les secours à l'hôpital sans que son pronostic vital ne soit engagé. La victime était originaire de Lyon.
Ce lundi 9 décembre, une nouvelle victime touchée par balle au thorax est prise en charge par les marins pompiers. Le jeune homme est âgé de 20 ans. Et son pronostic vital est engagé.
Des jeunes originaires d'ailleurs
Dans ces trois histoires, des jeunes non marseillais, originaires d'ailleurs, sont impliqués. Pour les deux premiers, ce sont les blessés qui étaient de Valence et de Lyon. Cette nuit, ce sont deux des trois personnes interpellées qui sont originaires d'Aurillac.
Ces jeunes sont recrutés bien souvent par les réseaux sociaux, soit pour occuper différents postes des petites mains du trafic de drogue, soit pour exécuter des contrats. Dans un rapport de la Cour des comptes rendu public en octobre dernier, les "salaires" des petites mains du trafic de stupéfiants marseillais étaient révélés. 300 euros par jour pour un guetteur, 1 100 euros par semaine pour un livreur. Des chiffres qui attirent les jeunes et les mineurs. Et ils gagnent plus à Marseille qu'en région parisienne. Désormais, les missions sont proposées sur les réseaux sociaux et plus précisément sur Telegram et parfois Snapchat et Signal. Surtout depuis l'apparition des "Uber shit" et "Uber cook".
Le procureur de la République de Marseille avait confirmé cette tendance lors de sa conférence de presse du 12 novembre à propos du meurtre de Nicolas en Ardèche, tué par un homme retrouvé à Marseille : "le conducteur et le tireur disent avoir été recrutés sur les réseaux sociaux et ne se connaissaient pas".
Une kalachnikov retrouvée sur place
Lors de l'opération de police qui s'est déroulée assez rapidement ce lundi 9 décembre, les policiers ont procédé à l'arrestation de trois personnes, dont une en possession d'un fusil d'assaut, type kalachnikov. Les autres hommes arrêtés n'avaient rien sur eux, mais les policiers pensent " qu'ils ont dû se débarrasser des armes lors de leur fuite". Pour le moment, l'enquête qui débute, n'est pas assez avancée pour permettre d'affirmer si l'arme retrouvée sur les lieux, dans la cité des Rosiers est la même qui a servi pour tirer sur l'homme qui a été transporté à l'hôpital nord cette nuit. Alors qu'ils progressaient dans la cité, les policiers ont été pris pour cible alors qu'ils procédaient à l'interpellation du premier suspect, celui qui était armé. La CRS 81 est venue en renfort et devrait être de nouveau déployée dans ce secteur dans la semaine.
Une guerre entre deux clans
Selon une source policière, "c'est une guerre que se livrent les clans des "blacks' entre eux pour la gestion du point de deal des Rosiers, assez florissant. Ce sont les bandes des Oliviers contre ceux des Rosiers".
Cette source policière confirme que "ce sont des attaques – réponses", que se livrent les deux bandes rivales. L'enjeu est de taille et dépasse les frontières de ce quartier, car ces mêmes bandes se font aussi la guerre pour la prise d'autres points de deal de la ville "pour asseoir leur domination".
