Quatre hommes ont été interpellés et placés en détention provisoire après le passage à tabac d'un homme lundi 24 mai dans le Panier à Marseille. L'un d'eux a reconnu avoir été l'auteur de la majorité des violences. Un acte totalement gratuit.
Il était 23 heures, lundi de Pentecôte. Un homme et sa compagne marchaient sur le parvis de la cathédrale de la Major lorsqu'ils ont croisé le chemin de leurs agresseurs.
Ces derniers, munis d'un madrier de chantier en bois, se sont déchaînés sur l'homme du couple pendant quatre minutes avant de prendre la fuite. La femme est parvenue à se mettre à l'abri.
"On a du mal à considérer ces personnes comme des êtres humains tellement ils se sont acharnés. Quatre minutes... c'est considérable", témoigne Rudy Manna, secrétaire départemental Alliance Police Nationale Bouches-du-Rhône.
L'homme laissé pour mort a été trouvé par les services de police au milieu de la nuit. Souffrant de multiples fractures, d'hématomes et de lésions au niveau du visage et du dos, il a été transporté à l’hôpital Nord avec un pronostic vital engagé et placé en coma artificiel.
La victime est sortie du coma ce mardi 1er juin et son état irait en s'améliorant. "Elle aura probablement des séquelles physiques et le choc psychologique sera complètement dramatique", regrette Rudy Manna.
Quatre hommes dont un mineur interpellés
En visionnant les images de vidéosurveillance, les enquêteurs sont parvenus à remonter jusqu'aux agresseurs âgés de 19 à 23 ans. Interpellés et placés en garde à vue, ils ont reconnus avoir été présents sur les lieux.
"L’un d’eux âgé de 20 ans reconnaissait avoir été l’auteur de la grande majorité des violences", précise la procureure de la République Dominique Laurens dans un communiqué.
"J'avais envie de massacrer quelqu'un"
Les auditions ont également permis de révéler le caractère gratuit de cette agression "facilitée" par la consommation d’alcool, de stupéfiants et de protoxyde d’azote toute la journée.
Le principal auteur aurait déclaré : "j’avais envie de massacrer quelqu’un", relate Rudy Manna.
"Mes collègues qui ont visionné les images m’ont parlé d’une scène qu’on voyait dans le film Orange mécanique. Un acharnement sans raison, totalement gratuit. Ils l’ont massacré simplement pour le massacrer".
Les mis en cause ont été déférés samedi 29 mai en vue d'une ouverture d’information judiciaire du chef de crime de tentative d’homicide et ont tous été placés en détention provisoire.
Trois des quatre hommes interpellés avaient des antécédents judiciaires. L’instruction se poursuit pour l’identification du 5ème homme.
Le protoxyde d'azote interdit à la vente chez les mineurs
Aussi appelé "gaz hilarant", le protoxyde d'azote est utilisé en médecine pour ses propriétés anesthésiques et analgésiques. Il est possible de le trouver dans le commerce ou sur Internet sous forme de cartouches ou de bonbonnes.
Son utilisation détournée chez les jeunes pour son effet euphorisant est de plus en plus fréquente et parfois dangereuse.
Mardi 25 mai, le Parlement a adopté une proposition de loi visant à lutter contre cet usage détourné en interdisant "de vendre ou d’offrir à un mineur du protoxyde d’azote, quel qu’en soit le conditionnement".