Deux sans domicile fixe sont morts à Marseille, alors que les températures sont négatives dans la cité phocéenne depuis plusieurs jours. Les maraudes sont renforcées et des places d'hébergements d'urgence ouvertes pour faire face à cette vague de froid.
Le froid tue à Marseille. Mercredi 15 janvier, deux hommes sans-abri ont été retrouvés morts, alors qu'une vague de froid s'est abattue sur la ville. Depuis plusieurs nuits, les températures s'affichent négatives et les associations sont mobilisées pour venir en aide à ceux qui dorment dehors.
"C'est une gentille dame, Alexandrine, qui a acheté pour 100 euros de couvertures de survie", explique Daniel Jaquin, président de l'association "On se gèle dehors" (OSGD), qui organise des maraudes toute l'année à Marseille. "Les pompiers vous diront que ça permet de gagner cinq à dix degrés et ça coûte trois euros seulement. Si tout le monde pouvait en acheter, trois euros, c'est rien du tout !"
"Souvent, ils nous réclament des vestes chaudes, des bonnets, des gants, des chaussettes... Si on avait plus de donateurs ou d'adhérents au niveau de l'association, ça nous permettrait d'acheter un peu plus, parce qu'on a énormément de frais et très peu d'aides", ajoute-t-il.
50 lits supplémentaires dans un gymnase municipal
Avec son Samu social, la mairie de Marseille a renforcé ses actions auprès des personnes sans domicile : maraudes, distribution de repas, de duvets et de vêtements chauds... et aussi des places d'hébergement d'urgence. Depuis mercredi, le gymnase Vallier est mis à disposition par la municipalité "pour mettre à l'abri les hommes isolés", a indiqué Audrey Garino, adjointe au maire en charge de la Solidarité.
Ce dispositif exceptionnel de 50 lits, pouvant être porté à 100 en fonction de la demande, est maintenu jusqu'à dimanche soir au moins, les températures devant remonter en début de semaine. Les femmes et familles vivant à la rue sont, quant à elles, accueillies en hôtels.
7.500 places d'hébergement d'urgence
Marseille compte 7.500 places d'hébergement, selon l'élue, qui précise que 402 places ont été créées et co-financées par la Ville depuis 2021. Un dispositif insuffisant pour répondre aux besoins des 16.000 personnes sans abri recensées, en 2022, par le projet ASSAb.
(Article rédigé avec Marie-Agnès Peleran, journaliste à France 3 Provence-Alpes)