Le triple champion du monde de course en raquettes Stéphane Ricard est le premier à avoir fait le tour du Vieux Chaillol en courant samedi 27 juin. Un GR de 96 kilomètres placé sous le signe du partage.
Dix heures et vingt-trois minutes de course à pied sur un tracé de quatre-vingt-seize kilomètres, la performance de Stéphane Ricard a de quoi impressionner.
Le sportif de 35 ans, triple champion du monde de course en raquette à neige, s'est lancé le défi de faire le tour du Vieux Chaillol en courant pendant le confinement.
"J’ai toujours rêvé de faire ce GR, j’habite en face. Je suis monté plein de fois au sommet du Vieux Chaillol, le plus emblématique du bassin gapençais", explique-t-il.
Peu connu, ce sentier de grande randonnée (GR) autour du sommet culminant à 3.163 mètres dans le massif des Ecrins (Hautes-Alpes) n'avait pas été encore marqué par un temps de référence. C'est chose faite.
Avec un chrono final de 10 heures, 23 minutes et 15 secondes, Stéphane Ricard est satisfait. "Je voulais mettre en 10 et 11 heures". Mais pour le spécialiste des sommets alpins, le temps importe peu.
Plus qu'une course, une journée de partage
Au lendemain de l'exploit, le sportif passe rapidement sur la performance physique et revient plutôt sur ce qui pour lui est plus important que le chrono : "C’était plus un défi à partager que faire le meilleur temps possible et faire comme si c’était une course".Tout au long du parcours, une trentaine d'amis ont accompagné Stéphane Ricard. Certains ont fait la première partie de la course, d'autres la seconde, beaucoup plus montagneuse avec ses 4.400 mètres de dénivelé.L'idée c'était de passer une belle journée en montagne.
Kevin Raymond, jeune sportif qu'il entraîne durant l’année, a couru tout le temps à ses côtés. "Je le félicite vraiment, c’est une belle performance", insiste le Gapençais.
"Le faire tout seul n'aurait pas eu le même intérêt, la même dynamique, poursuit-il. Pendant le confinement, on a pris conscience de certaines choses. La compétition pour les sportifs, c’est loin d’être indispensable. Avec l’âge encore moins".
"Des journées comme hier, il n’y a pas mieux pour moi. Je préfère ce qu’on a fait hier que faire une compétition".
Après les raquettes, le trail, le triathlon... Stéphane Ricard s’intéresse aux longues distances
Malgré quelques péripéties (des névés en altitude, la chaleur, une perte de chemin, une douleur à la jambe gauche), le défi est relevé. Et cette riche aventure ouvre de nouvelles perspectives à Stéphane Ricard."Faire toujours la même chose dans la vie, ça ne me plaît pas, confie-t-il. Ce qui me plaît dans le sport, c’est de varier les pratiques, c'est ce qui me fait avancer. Faire des kilomètres pour faire des kilomètres, ça ne m’intéresse pas".Faire de kilomètres pour faire des kilomètres, ça ne m’intéresse pas.
"Ce que je trouve bien dans le long, c’est qu’il y a un sens à ce qu’on fait. Par exemple, le tour d’un massif, ça a un sens. Je trouve ça bien de partir d’un point A et de revenir à ce point A".
Pour progresser dans cette discipline, le champion sait qu’il doit d’abord comprendre et gérer cette douleur à la jambe, qui survient toujours au bout de 5, 6 heures de courses.
Idem pour ce qui est des ravitaillements : "Il n’y avait rien de cadré. je ne me suis pas dit 'je vais manger ça, à ce moment-là', j’ai fait au hasard. C’est l’expérience qui fait qu’on apprend".
En attendant, il prépare le tour des crêtes de la station d’Ancelle cet été. Un peu plus tard, ce sera les championnats de France de trail à Gap, début octobre, si tout va bien. Pour l’instant, les compétitions n’ont pas repris.