Ils réclamaient plus de justice sociale et proclamaient : "Les peuples d'abord, pas la finance!", avant le G20 à Cannes
G20 Cannes : Manifs altermondialistes
Les alter-mondialistes ont prévu de manifester les 1er et 3 novembre dans les rues de Cap d'Ail et de Nice. Ils ont présenté le programme de ces journées de protestation. Objectif : rassurer les commerçants inquiets des possibles débordements
Nice : Les anti G20 se préparent
Depuis quelques jours on connaît le parcours emprunté par les anti G20 à Nice. Ce sera à l'est de la ville notamment la route de Turin. Les commerçants et les habitants sont inquiets et redoutent des incidents lors des manifestations des altermondialistes...
La manifestation a réuni quelque 5.400 manifestants selon la police, 10.000 selon les organisateurs. "C'est un franc succès, nous avons atteint la frange haute que nous avions prévue", a commenté Didier Turrini, secrétaire 06 CGT, une des quelques 40 organisations à l'origine du défilé. Le collectif espérait 10 à 12.000 manifestants.
Plusieurs milliers de personnes (5.400 selon la police, 10.000 selon les organisateurs) ont défilé dans les rues de Nice pour réclamer plus de justice sociale et proclamer : "les peuples d'abord, pas la finance!", à deux jours de la tenue d'un sommet du G20 à Cannes, distante de 30 km.
Parti de l'esplanade de Lattre de Tassigny, le cortège s'est ébranlé bruyamment après
15h30, avec un peu de retard sur l'horaire prévu, pour entreprendre une quasi-boucle dans le nord-est de la ville, loin du centre, selon le parcours imposé. Il avançait, sous le soleil, dans des rues calmes en ce jour férié.
L'événement était suivi par un important dispositif de sécurité : gendarmes mobiles, CRS, polices nationale et municipale. Au total, 2.000 hommes, chargés d'encadrer la manifestation et de barrer la route à d'éventuels casseurs.
Les organisateurs, qui représentent une quarantaine d'associations et de syndicats, avaient de leur côté prévu un service d'ordre de 100 personnes.
Une centaine de militants de l'organisation Oxfam étaient venus d'Espagne, de Belgique, du Mexique, de Grande-Bretagne et de France. Coiffés de chapeaux de Robin des bois et portant un sac de toile symbolisant la Bourse, ils réclament une taxation des transactions financières
"Je suis Robin des Bois, je demande à Nicolas Sarkozy de mettre en place une taxe sur les transactions financières. Nous prenons aux riches pour donner aux pauvres, nous voulons une meilleure répartition des richesses", disait Benjamin Lemesle, 23 ans.
Rappel mobilisation altermondialistes :
Des milliers d'altermondialistes ont convergé vers Nice pour une manifestation internationale dénonçant les pratiques des marchés financiers et leurs méfaits sur "les peuples", deux jours avant la tenue à Cannes d'un G20 avec 25 chefs d'Etat et de gouvernement.
"Nous refusons de laisser aux puissants le droit d'imposer leurs solutions à des crises qu'ils ont engendrées. Des voies alternatives existent", résument les tracts des organisateurs de la manifestation, qui espèrent attirer quelque 10.000 personnes sur un parcours excentré du nord-est de Nice.
Le collectif organisateur regroupe plusieurs dizaines de syndicats et d'associations (Attac, Greenpeace, Mrap ou encore Ligue des droits de l'Homme), soutenus par des partis écologistes et d'extrême gauche. Des militants étrangers devaient faire le déplacement notamment d'Allemagne, d'Espagne ou d'Italie.
Les manifestants ont commencé dès hier soir à se rassembler aux "Anciens Abattoirs", un centre culturel municipal ouvert pour la semaine aux protestataires, qui, outre la manifestation, organisent jusqu'à vendredi un "sommet des peuples" avec un programme
très dense de conférences-débats.
"Paradis fiscaux, qu'on les ferme", réclamait un calicot d'Attac à l'entrée.
La manifestation, qui démarre à 15h00, promet d'être encadrée par un solide dispositif de sécurité, alors que la plupart des commerces seront fermés en ce jour férié.
La ville de Nice a obtenu un renfort de 2.500 policiers, tandis qu'un total de 12.000 membres des forces de l'ordre sont en train d'être déployés dans tout le département des Alpes-Maritimes à l'approche du G20 prévu jeudi et vendredi à Cannes.
Tout membre des "black blocs" - les groupes les plus virulents de militants anarchistes ou autonomes - repéré dans les environs de Nice sera remis à la justice.
Après les violents incidents qui ont émaillé une manifestation à Rome le 15 octobre dans le cadre de la journée mondiale des "indignés" (une centaine de blessés), les autorités entendent notamment barrer la route à d'éventuels casseurs de l'extrême gauche italienne.
La France a d'ailleurs obtenu de Bruxelles l'autorisation de rétablir les contrôles systématiques sur les 164 kilomètres de frontière franco-italienne du département.
Les anciens abattoirs de Nice, fief des anti-G20 pendant la semaine :
Les participants au "sommet des peuples", réponse au sommet du G20 à venir,
ont rejoint "Les Abattoirs" de Nice, un bâtiment municipal dédié à la culture contemporaine, qui doit leur servir pendant cette semaine de centre névralgique, de lieu d'échanges, de prise de parole et d'hébergement.
Dès l'entrée de ce grand bâtiment de béton, deux grands calicots d'Attac donnent le ton : "Paradis fiscaux, qu'on les ferme" et "Les peuples se lèvent face à la finance", une sentence déclinée en anglais, espagnol, italien, allemand et arabe.
"Nous pouvons héberger ici jusqu'à 1.000 personnes, et 800 autres dans deux gymnases proches, qui ont l'avantage d'avoir des douches", explique Franck Gaye, l'un des porte-parole de la mobilisation niçoise, alors qu'une commission de sécurité auscultait le site des anciens abattoirs et que plusieurs militants installent des stands d'accueil.
Une vingtaine d'autocars sont "officiellement inscrits sur le site" et pour l'instant de petits groupes et quelques personnes arrivaient, comme un Belge venu à vélo de Bruxelles ou comme Willy, un géant allemand au regard vague, visiblement fatigué après 34 heures de route en stop depuis Berlin.
"Nous attendons une grosse délégation d'+indignés+ espagnols, entre 200 et 1.000 nous ont dit les organisateurs. Quelques uns sont déja arrivés, il sont hyper motivés et sont partis visiter Nice", ajoute Franck Gaye.
Il explique que pour les repas, les organisateurs et les 250 bénévoles qui ont mis la main à la pâte, se sont efforcé de mettre en oeuvre ce qu'ils prônent, à savoir "de la nourriture bio, équitable et produite par des agriculteurs locaux".
Outre ce site des abattoirs, qui doit servir aussi de point d'arrivée à la grande manifestation, une douzaine de lieux vont accueillir une trentaine de conférences-débats demain et jeudi, comme par exemple la maison des associations Saint-Roch où doit se dérouler une conférence intitulée "Un audit citoyen de la dette publique : oui, il y a urgence".
5 Français en garde à vue, 5 Espagnols remis en liberté :
Cinq Français ont été placés en garde à vue mercredi matin après avoir été interpellés à Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes) "en possession de chaînes et de tubes", alors que cinq Espagnols arrêtés peu avant pour des faits similaires ont été remis en liberté.
Les cinq Français ont été interpellés par la police sur le parking d'un centre commercial de Saint-Laurent-du-Var, au lendemain d'une manifestation altermondialiste internationale anti-G20 à Nice et alors que des milliers de militants participent à un Forum social dans la ville.
Les policiers ont trouvé dans leurs deux véhicules "des chaînes et des tubes PVC garnis de tiges filetées" et les cinq hommes ont été placés en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour "participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations".
L'enquête déterminera s'ils font l'objet ou non de poursuites, a indiqué à l'AFP la police.
Cinq Espagnols en possession de masques, gants et bouteilles de gaz, interpellés mercredi avant l'aube à Nice, ont été remis en liberté dans la journée, selon la même source.
Par ailleurs, trois autres jeunes Espagnols, interpellés mardi matin à Nice en possession de piolets, couteau papillon, vis et cagoules, ont été condamnés mercredi en comparution immédiate à Nice à quatre mois de prison, dont trois avec sursis et incarcérés.