La pièce secrète du château de Lourmarin : une bibliothèque aux 16 000 livres de voyages

André Manoukian se rend en Provence visiter le château de Lourmarin. Les pierres blanches des châteaux de la Loire font place aux pierres dorées du sud de la France. Découvrez les points communs entre ces édifices que pourtant tout oppose.

"Henri Bosco, l'écrivain de la Provence, le surnommait le cube d'or." C'est avec ces premiers mots que Caroline Pattavino, directrice culturelle du Château de Lourmarin, nous accueille. Bosco, amoureux de Lourmarin, utilisait ce terme pour décrire la couleur des pierres au coucher du soleil.

Même en pleine journée, la couleur dorée des pierres ressort. Ici, on est loin de la blancheur des pierres en tuffeau des châteaux de la Loire. 

Situé sur une place stratégique qui lui permet de surveiller l'unique voie d'accès au massif, le lieu est occupé dès l'Antiquité. Au Moyen Âge, on ajoute des tours défensives. Du haut de celles-ci, il est facile de surveiller les passages dans le massif du Luberon. En plus d'avoir le statut de gardien, le Château fait aussi office de péage. Il faut alors s'acquitter d'une taxe au seigneur de Lourmarin pour emprunter sa route.

Plus tard, en 1537, François 1ᵉʳ y séjourne. Revenant d'Italie, il fait modifier les plans et fait naître la Renaissance en Provence. Lourmarin devient le premier château dit "Renaissance" en Provence. Une salamandre, emblème de François 1ᵉʳ, est d'ailleurs gravée au détour de l'escalier principal.

Mais ce château manque de tomber dans l'oubli. Il faut attendre 1920, Robert Laurent-Viber, riche industriel et propriétaire des Pétrolans, le restaure et lui redonne vie.

Le point commun entre toutes ces époques ? Les artistes. Depuis toujours, des artistes ont été de passage à Lourmarin. Et aujourd'hui, le château, en tant que fondation, a pour mission d'accueillir les artistes en résidence l'été et de leur offrir un cadre pour travailler leur discipline artistique.

Le bureau, la pièce secrète du château

C'est dans une des pièces du château, qu'une porte dérobée permet d'entrer dans le bureau de Robert Laurent-Viber. L'espace n'est pas très grand, mais contient environ 16 000 livres aux murs. C'est assez impressionnant, on peut voir de sublimes couvertures reliées, en cuir, de plusieurs couleurs... Bref, ça donne envie d'en choisir un au hasard et de le feuilleter.

Danielle est conservatrice au château depuis toujours. Elle a lu beaucoup de ces livres, ceux-ci ne concernent que les voyages de Robert Laurent-Viber. Des livres qui sont la mémoire du château et qui expliquent les meubles et décorations présents dans les pièces visitées.

La plus grande pièce d'apparat du château possède une cheminée qui constitue une des plus belles pièces d'architecture du château avec l'escalier. Elle est décorée d'Indiens, d'Incas et d'Aztèques dans sa partie supérieure. 

Une table de drapier du XVIIe est aussi admirable, ainsi qu'un meuble de sacristie à degrés, datant de 1520, actuellement le plus vieux meuble du château.

► Château ! Par André Manoukian à Lourmarin est à retrouver dimanche à 12h55 ou dès à présent sur la plateforme de replay gratuite france.tv