Draguignan : la ville va taxer les friches commerciales pour dynamiser son centre-ville

C'est l'une des décisions phares prises ce 28 septembre par le conseil municipal de Draguignan. La ville, sous-préfecture du Var, a décidé de taxer les commerces vides depuis plus de deux ans. Objectif : inciter les propriétaire à agir, et ainsi redynamiser le centre-ville.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

C'est une décision forte que la municipalité de Draguignan vient d'adopter en cette fin septembre 2021. Désormais, les propriétaires de locaux commerciaux vides depuis au moins deux ans seront taxés. Une mesure jugée nécessaire par Sophie Dufour, l'adjointe au maire chargée de l'économie et de l'aménagement commercial. 

"Après plus de cinq années de négociation, on ne peut plus se permettre d'attendre. Certains commerces sont fermés depuis sept ans ! On leur propose des locataires potentiels, mais ça ne marche jamais. Résultat, on a des surfaces qui sont vides et non entretenues au coeur même du centre-ville. Cela pénalise tous les autres commerces autour", explique Sophie Dufour.

Des taux de 20 à 40 % 

L'assiette de cette nouvelle taxe est assise sur la taxe foncière des propriétés bâties.

Les taux sont fixés à  20 % la première année, 30 % la 2ème année et 40 % à partir de la 3ème année d'imposition. Des taux volontairement élevés (dans les limites de la loi évidemment), pour provoquer une rélelle prise de conscience chez les propriétaires concernés. 

A noter, et c'est important, que la taxe n'est pas due lorsque l'inexploitation des locaux est indépendante de la volonté du propriétaire. D'ailleurs, "une phase de négociation aura encore lieu: ceux qui peuvent justifier la non-location de leurs locaux peuvent se voir exemptés de la taxe, si leurs arguments sont solides", précise l'élue.

En tout, une dizaine de friches commerciale sont visés. Tous situés dans le parcours marchand principal de la ville: boulevard Clémenceau, place Cassin, rues Cisson, République et Pierre Clément, boulevard Foch et place du Marché. Des zones où la demande commerciale est bien présente et où des chefs d'entreprises souhaiteraient pouvoir s'installer. 

Revitalisation du centre-ville

Une action qui s'inscrit dans une démarche de revitalisation globale du centre-ville, entamée il y a quelques années déjà. Lancé en 2018, le  "Contrat de revitalisation artisanale et commerciale" (le CRAC) tente de ramener de nouveaux commerces et de lutter contre les friches commerciales, qui défigurent parfois certaines rues. 

Deux agents travaillent à temps plein sur ce projet. "Leur action vise principalement à racheter ou réunir des petites  surfaces commerciale pour les rénover, les réunir et créer des espaces commerciaux plus grands, et surtout plus adaptés à la demande actuelle", explique Sophie Dufour. 

En parallèle, le dispositif "Action coeur de ville" vise à renforcer l'attractivité globale du centre en confortant son tissu de commerces de proximité, particulièrement impacté par la crise du COVID-1, mais aussi ses habitations et ses logements. 

Et pour l'instant, ça marche : 2.500 m2 ont été identifiés, 1.800 m2 ont été acquis et 600 m2 ont été loués. Le reste (1.200 m2) est en cours de transformation ou de remembrement. Un projet de long terme (le CRAC est prévu pour durer huit ans), qui a été un peu ralenti par l'épidémie de Covid-19, les assemblées de co-propriété ayant été souvent reportées lors des périodes de confinement.

"Dans la rue République, nous sommes passés de 15 boutiques fermées en 2018 à 5 boutiques fermées en 2019 ! Cela prouve qu'on peut y arriver", avance l'élue. Qui veut y croire.

Le cas de l'ancien cinéma Eldorado

Parmi les bâtiments du centre-ville de Draguignan, le cas de l'ancien cinéma Eldorado, situé place René Cassin, est justement assez emblématique de cette métamorphose en cours. Depuis le 31 mars 2015, date de sa dernière séance, le batiment est resté inoccupé.

Après quatre ans de négociation, il a été racheté par la SAIEM de construction de Draguignan. Actuellement, des études sont en cours pour savoir s'il sera rénové, ou démolit partiellement et reconstruit. Le tout en accord avec l'architecte des Bâtiments de France, puisque la façade de l'édifice est classée. 

Mais c'est désormais une certitude: une nouvelle page va s'ouvrir pour ce bâtiment mythique, situé en plein coeur de ville, et qui a longtemps été le seul cinéma de Draguignan. Affaire à suivre donc! 

 

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information