Moussa Coulibaly a quitté jeudi après-midi sa cellule de garde à vue pour être transféré à Paris. L'homme a agressé mardi trois militaires varois à Nice devant un centre communautaire israélite. Il continuera à être entendu par la sous-direction anti-terroriste.

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Moussa Coulibaly a quitté Nice par un vol vers Paris vers 16h15. Sa garde à vue avait été prolongée de 48 heures par un juge dans le cadre de l'enquête ouverte pour tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste après son agression au couteau de deux militaires avant d'être finalement maîtrisé par un troisième.
Refoulé il y a une semaine de Turquie et surveillé à Nice par les services de renseignement français, l'agresseur séjournait depuis son retour le 29 janvier dans un hôtel près de la gare, où les enquêteurs ont notamment trouvé un texte écrit de sa main adressée à Allah. Il n'y mentionne toutefois aucun projet d'attentat. 

Haine de la France, de la police et des militaires

Mercredi, rompant son silence en garde à vue, l'homme de 30 ans a fait quelques déclarations sur sa haine de la France, de la police, des militaires et des juifs, a précisé une source proche de l'enquête. Il s'est dit persuadé que les musulmans étaient persécutés dans le monde. Les enquêteurs n'ont toujours pas pu établir si le suspect savait que les militaires agressés étaient en faction devant un centre communautaire abritant discrètement, dans une cour en retrait de la rue, le Consistoire israélite de Nice, Radio Shalom et une association juive. 

Vagabond désoeuvré

Moussa Coulibaly, était surveillé à Nice par des policiers du renseignement, mais pas suivi physiquement jour et nuit, rien ne laissant présager qu'il allait d'une manière ou d'une autre passer à l'acte, selon une source policière. Il a été vu à Nice mener une vie de vagabond désoeuvré dans les jours avant l'agression.
L'AFP a retracé son parcours depuis la mi-décembre : 

L'agresseur des militaires avait été repéré mi-décembre par les services de police, alors qu'il faisait du "prosélytisme agressif" dans une salle de sport des Yvelines, dont il avait été exclu.
L'homme, qui se serait radicalisé depuis 2011, s'est forcément procuré à Nice les deux couteaux en sa possession, puisqu'il arrivait de Turquie en avion. L'arme blanche qu'il a directement utilisée sur le visage de l'un des militaires, avait
une lame d'environ 30 centimètres. Son acte semble a priori être celui d'un homme isolé, peut-être dépité par son
refoulement de Turquie, juge un connaisseur du dossier. Il avait indiqué aux services de renseignement français qu'il se rendait dans le pays pour faire du tourisme. Ce petit délinquant était connu pour des faits de droit commun, tous commis à Mulhouse entre avril 2006 et novembre 2009 : vol à l'étalage, violences, usage de stupéfiants, outrage à personnes dépositaires de la force publique. "Il séjournait seul au centre-ville de Mulhouse, dans un immeuble vétuste", a indiqué une source policière mulhousienne. Il aurait à l'époque cumulé "moins de deux ans de prison".

Il vivait depuis au Val-Fourré, quartier sensible de Mantes-la-Jolie (Yvelines), avec sa mère mais sans son père, décédé il y a quelques années. Il s'était rendu à Nice les 25 et 26 janvier, avant d'attirer l'attention à Ajaccio en cherchant à acheter un aller simple pour la Turquie. L'agence de voyages lui avait finalement vendu un aller-retour pour le 28 janvier vers la Turquie en passant par Nice et Rome. La DGSI, alertée, avait alors demandé aux autorités turques de le refouler, ce qu'elles ont fait le 29 janvier.

Possibilités de mimétisme

Moussa Coulibaly avait été interpellé immédiatement après l'agression, mardi 3 février à 14h00, au cours de laquelle il a blessé deux militaires avant d'être finalement maîtrisé par un troisième. Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé mercredi à l'Assemblée nationale que le plan Vigipirate allait passer au niveau "alerte attentat" dans les Alpes-Maritimes, justifiant cette mesure par le fait qu'"il y a toujours des possibilités de mimétisme".
"Nous héritons de moyens de renforts pour une assurer une meilleure protection", s'est réjoui jeudi matin le maire UMP de Nice, Christian Estrosi, sur Europe 1. 
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