En grève depuis le 13 janvier, les chefs, seconds de cuisine et agents techniques des collèges du Var maintiennent leur mouvement. Dans l'attente d'une réponse satisfaisante du Département, les élèves de près de la moitié des établissements scolaires doivent encore se contenter, au mieux, de repas froids.
Les agents de la restauration scolaire du Var tirent la sonnette d’alarme face à des conditions de travail devenues insoutenables. Surcharge de tâches, absence chronique de remplaçants en cas d’arrêts maladie et organisation inadéquate : ces facteurs pèsent lourdement sur leur quotidien.
À cela s’ajoute une pyramide des âges vieillissante - l'âge moyen des agents avoisine les 50 ans - et des gestes répétitifs qui, au fil des années, usent les corps. Ces difficultés sont corroborées par un taux élevé de maladies professionnelles et d’accidents du travail parmi les agents départementaux.
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"Sur dix personnes qui travaillent, si deux sont absentes, nous devons nous partager leur charge de travail. Si on pouvait aussi se partager leurs salaires, ce serait bien !" ironisait Vincent Richard, second de cuisine au collège du Fenouillet, à La Crau, dans un entretien accordé à France 3 Côte d’Azur.
Cette semaine, alors que la mobilisation continue, les grévistes confient vivre une mobilisation douloureuse, mais nécessaire.
Pour nous, c’est un véritable brise-cœur de ne pas préparer à manger pour les élèves. En hiver, les repas chauds sont essentiels. Mais ce lundi, ce sera encore des repas froids, et mardi, le mouvement repart.
Bruno Spitz, chef de cuisine au collège Marie Curie à la Seyne-sur-Merà France 3 Côte d'Azur
En l’absence de réponses concrètes de la part du Département, la grève pourrait se prolonger, aggravant encore la situation pour les familles. Car pour les parents, cette mobilisation complique considérablement l’organisation du quotidien. "Avec mon emploi du temps, je m’arrange pour sortir et la récupérer", explique la mère d’une élève. Un père, désabusé, résume : "C’est la galère."
Dans certains cas, les élèves, dépourvus de solutions sur place, déjeunent à l’extérieur, une situation qui suscite de vives inquiétudes. "Nous comprenons le manque de personnel et les problèmes liés à la sécurité, mais voir des élèves quitter l’établissement pour déjeuner sans être encadrés est très préoccupant", alerte Habiba Hamames, présidente de la Fédération des Conseils de Parents d'Elèves (FCPE) dans le Var.
Face à ce mouvement de mobilisation majeur, le département promet des avancées, notamment sur l’évolution de carrière. "Rien que l’obtention de perspectives de progression permettrait de résoudre bon nombre de situations", assure Virginie Haldric, directrice générale des services du Conseil départemental du Var. Pour l’heure, le bras de fer se poursuit, et avec lui, les repas froids dans les cantines du Var.