Le maire de Pourrières (Var) a été mis en examen quatre ans après un accident de mini-bus scolaire qui avait causé la mort de deux lycéennes, a annoncé à l'AFP samedi la mère d'une des victimes, qui l'accuse de prise illégale d'intérêts.
Le 27 mars 2014, un mini-bus, qui revenait du lycée de Saint-Maximin, avait violemment heurté un poids-lourd sur la Nationale 7 à Pourrières. Deux lycéennes de 15 et 17 ans avaient été tuées sur le coup.
Sébastien Bourlin, maire de Pourrières, était aussi le responsable commercial de la société Transports Bourlin, appartenant à son père, pour laquelle roulait le mini-bus.
La responsabilité du maire engagée
Dans un document daté de jeudi que l'AFP a pu consulter, le parquet de Draguignan établit que M. Bourlin, a "par la violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de prudence ou par une faute caractérisée qui exposait autrui à un risque d'une particulière gravité qu'il ne pouvait ignorer, involontairement causé la mort" des deux jeunes filles de 15 et 17 ans.
L'association Anticor, qui s'est constituée partie civile, dénonce "une prise illégale d'intérêts ainsi que de nombreux manquements de la part de Sébastien Bourlin, le maire de la commune, détenteur du marché de transporteurs scolaires, responsable, en tant qu'élu, de son contrôle".
"Anticor espère que sa constitution de partie civile alertera sur les conséquences dramatiques que peut engendrer le manquement à la probité dans le domaine des transports scolaires, où, depuis plusieurs mois, les accidents se multiplient", ajoute l'association dans un dossier de presse.
"Comportements irresponsables"
Selon l'association et Stella Petrucci, la mère d'une des victimes, "l'enquête a révélé de nombreuses défaillances et comportements irresponsables concernant l'organisation du transport scolaire de la part du maire".
Ils pointent notamment du doigt le véhicule utilisé, d'une capacité inférieure à celle décidée par le marché public, ou encore l'itinéraire emprunté par le chauffeur, non-conforme à celui validé par les autorités.
Le chauffeur du mini-bus et le représentant légal de la SARL Transports Bourlin sont également mis en examen.