L'association doit trouver 75 000 euros pour sauver deux emplois et verser la prime Ségur à ses 20 salariés.
Le Planning familial du Vaucluse lance un appel aux dons sur la plateforme Hello Asso : il lui manque 75 000 € pour sauver deux emplois en 2025. En cause ? La prime Ségur, votée à l'issue de la crise sanitaire du Covid-19 et étendue le 5 août 2024 au personnel du secteur social.
Cette revalorisation salariale de 238 euros brut par mois par équivalent temps plein était a priori bienvenue. Problème : aucune hausse des subventions de l'État n'a été prévue pour compenser. Or, cette hausse des dépenses, laissée à la charge des associations, est loin d'être anodine : "La prime Ségur représente 17 % de notre budget total", explique Anne-Lise Nadaud, la présidente du Planning familial du Vaucluse.
"Alors que l'affaire Pelicot a montré l'importance de lutter contre les violences, celles et ceux qui sont en première ligne pour faire de la prévention et accompagner les victimes manquent de moyens.
Anne-Lise NadaudPrésidente du Planning familial du Vaucluse
Une réduction du nombre de permanences
Depuis janvier, l'organisme a été contraint de fermer le mardi et d'assurer trois demi-journées de permanence téléphonique en moins à cause de ses difficultés financières. Et ce, alors que l'affaire Pelicot a entraîné une hausse des signalements en lien avec la libération de la parole chez les femmes : "On est passé d'environ 90 plaintes en 2023 à 130 en 2024, avec une hausse prononcée depuis le début du procès en septembre ", observe la présidente.
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En parallèle de son appel au don, l'association a été reçue par Françoise Lichière, conseillère municipale déléguée aux droits des femmes, pour évoquer ces difficultés : "Nous avons reçu de nombreux soutiens politiques, au niveau de la mairie comme au Sénat, mais au vu de l'instabilité politique actuelle, c'est très compliqué de débloquer la situation", explique Anne-Lise Nadaud.
Le Planning familial est plus que jamais indispensable pour lutter contre les violences faites aux femmes. Trois féminicides ont déjà eu lieu en France depuis le début de l'année 2025, selon le sinistre décompte de l'association féministe Nous Toutes.