Cinq employées du musée municipal du Petit Palais d'Avignon ont déposé une plainte ce samedi 1ᵉʳ février contre un veilleur de nuit de l'établissement. Ce dernier a placé des caméras dans les toilettes des femmes afin de les espionner. Voici ce que l'on sait de l'affaire.
Deux mini-caméras ont été retrouvées dans les toilettes du musée municipal du Petit Palais à Avignon (Vaucluse) mardi 28 janvier dernier. Un veilleur de nuit de l’établissement les aurait installées dans le but d’espionner les femmes dans leur intimité. Placé en garde à vue, l’individu a, depuis été relâché, mais reste sous contrôle judiciaire.
Ce samedi 1ᵉʳ février, cinq victimes ainsi que la mairie d’Avignon ont indiqué porter plainte contre le veilleur de nuit, indiquent nos confrères de Radio France. France 3 Provence-Alpes vous détaille ce que l’on sait de cette affaire.
Deux caméras retrouvées l'une après l'autre
Un plombier, venu effectuer des travaux dans l’établissement, est tombé sur le premier dispositif placé juste derrière une chasse d’eau, dans les toilettes du personnel. Il s’agissait d’une mini-caméra espion que l’on peut aujourd’hui trouver sur des sites de ventes en ligne comme Amazon.
Alertés, les enquêteurs sont rapidement arrivés sur place. Et en fouillant le musée, ils ont découvert une nouvelle caméra, cette fois-ci placée au plafond, dans les toilettes des femmes, ouvertes au public.
Le suspect avait déjà tenté d'installer ce dispositif
Le suspect a rapidement pu être identifié et interpellé. Il s’agit d’un employé du service de nuit, âgé de 40 ans. Placé en garde à vue le 28 janvier dernier, l’homme, inconnu des services de police, a reconnu les faits.
D'après nos confrères de Radio France, il a avoué aux forces de l’ordre avoir déjà tenté d'installer une caméra quelques années auparavant dans ce musée, mais elle n'avait pas fonctionné. Ce dernier justifie ses actes par son récent divorce et l’apparition de pulsions voyeuristes.
L’individu a été relâché, mais reste sous le contrôle de l’autorité judiciaire. Il a immédiatement été suspendu de ses fonctions à la mairie. Une procédure disciplinaire aura lieu à l'issue de l'enquête.
Cinq victimes identifiées
Clé USB, téléphone portable, ordinateur... tous les biens informatiques du veilleur de nuit ont ensuite été saisis. Et après analyse, les enquêteurs ont identifié cinq victimes parmi le personnel de l’établissement.
Elles sont âgées d’une cinquantaine d’années et ont décidé de porter plainte. D’après les enquêteurs, une dizaine de victimes pourraient être recensées mais aucune mineure ou jeune majeure n’a été repérée. Le matériel est défectueux, ce qui a permis de limiter le nombre de victimes.
Le matériel numérique continue d'être analysé
Les policiers continuent d’analyser les données issues du matériel numérique de l’agent de nuit. Dans le contexte de l’affaire des viols de Mazan, révélée au grand jour par le vigile d’un supermarché qui avait appelé la police après que Dominique Pelicot a filmé sous les jupes de clientes, les enquêteurs redoutent de trouver des preuves d’autres délits.
Disponibles sur les sites de vente en ligne comme Amazon, Temu, Cdiscount... les petites caméras espion sont de plus en plus utilisées à des fins intrusives et illégales. Et les victimes, de plus en plus nombreuses.
La mise à disposition d'un psychologue pour les employés du musée
Pour les accompagner, la mairie d’Avignon a accueilli jeudi tous les agents des musées de la ville. "Les agents sont accompagnés par un psychologue pour ceux qui le souhaitent", a précisé Claude Nahoum, premier adjoint au maire chargé de la Culture, à nos confrères de Radio France.
La municipalité a d’ailleurs porté plainte contre l’agent de nuit. L'enquête étant en cours, elle n'a pas souhaité ajouter d'informations.