Enquête pour meurtres, nouvelle plainte pour agression sexuelle... Les autres affaires qui ciblent Dominique Pelicot après le procès Mazan

Condamné à 20 ans de réclusion dans le procès des viols de Mazan, Dominique Pelicot est par ailleurs mis en examen dans deux autres affaires de meurtres et une nouvelle femme l’accuse de l'avoir agressée sexuellement, en 1995, alors qu’elle n’avait que 12 ans.

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La justice n'en a pas fini avec Dominique Pelicot. Condamné à 20 ans de réclusion criminelle, le 19 décembre 2024, pour avoir drogué, violé et fait violer son épouse Gisèle, par des inconnus recrutés sur internet pendant une dizaine d'années, Dominique Pelicot, 72 ans, a renoncé à faire appel, mais le septuagénaire doit répondre d'autres accusations portées contre lui, en région parisienne où le couple vivait avant de venir s'installer à Mazan, dans le Vaucluse.

Une nouvelle victime l'accuse d'agression sexuelle quand elle avait 12 ans et il est par ailleurs soupçonné dans deux affaires non élucidées, datant de 1991 et 1999, instruites par le pôle "cold case" du parquet de Nanterre. France 3 Provence-Alpes fait le point sur les ennuis judiciaires qui l'attendent.

Une agression sexuelle sur mineure en 1995 à Paris

L'information a été révélée le 22 janvier par M6 sur son compte X. En décembre 2024, une femme s'est présentée à la police judiciaire, indiquant avoir été victime d'une agression sexuelle par Dominique Pelicot, en 1995, au domicile de ses parents, dans le XVe arrondissement de Paris. L'homme s'était présenté comme électricien et avait tenté de l'endormir avec de l'éther. L'arrivée de sa mère l'avait mis en fuite. 

La victime n’était alors âgée que de 12 ans.

Cette femme affirme avoir reconnu son visage diffusé par les médias lors du procès de Mazan. Une plainte avait été déposée à l'époque des faits, mais l'agresseur n'a pas été arrêté, selon M6.

Me Béatrice Zavarro a émis des réserves sur ces accusations contre son client. Dans Le Dauphiné, elle s'est déclarée "assez stupéfaite" que la victime ait attendu la fin du procès pour rendre publique cette affaire. Selon le quotidien, une plainte pour agression sexuelle 29 ans après les faits pourrait être classée sans suite, le délai de prescription de 10 ans étant largement dépassé.

Un meurtre avec viol en 1991 à Paris

Le "cold case" le plus ancien dans lequel apparaît le nom de Dominique Pelicot remonte à 1991. La victime s'appelle Sophie Narme. Le 4 décembre 1991, cette jeune employée d'agence immobilière de 23 ans, est retrouvée morte dans un appartement du XIXe arrondissement de Paris, alors qu'elle avait rendez-vous pour une visite du bien avec un client, enregistré sous un faux nom. L'autopsie a révélé que la victime a été droguée à l'éther, violée, étranglée avant d'être tuée avec une arme blanche.

L'affaire s'est clôturée par un non-lieu. Mais une autre affaire a relancé l'enquête.

Une tentative de viol en 1999 en région parisienne

Cette autre affaire, pour laquelle Dominique Pelicot est soupçonné, est survenue le 11 mai 1999 à Villeparisis, en Seine-et-Marne. Les faits sont étrangement similaires. La victime est, elle aussi, également employée dans une agence immobilière. Elle fait visiter un appartement à un client, là encore enregistré sous un faux nom, qui l'agresse une fois la porte refermée. Il tente de l'étrangler et de l'endormir avec de l'éther pour la violer.

Mais la jeune femme parvient à échapper à son agresseur en s'enfermant dans un placard. L'homme prend la fuite. L'ADN prélevé à l'époque sur les chaussures de la victime a matché avec celui de Dominique Pelicot, ajouté au fichier national lors de son arrestation en 2020, au début de l'affaire des viols de Mazan.

Les enquêteurs ont aussi fait un rapprochement avec le "cold case" de 1991, "tous deux commis dans le cadre d'une visite d'appartement, les deux victimes étant toutes deux agents immobiliers", a souligné le parquet de Nanterre à France 3 Provence Alpes en janvier 2023.

En 2022, le retraité de Mazan a fait l'objet d'une double mise en examen "pour le meurtre précédé, accompagné ou suivi d'un autre meurtre comme le 4 décembre à Paris, et pour la tentative de viol avec arme commise le 11 mai 1999". Dominique Pelicot a reconnu l'agression de 1999, mais nie en bloc le viol et le meurtre de Sophie Narme.

D'autres cold case à travers la France

Au début du procès de Dominique Pelicot à Avignon, Le Midi Libre a révélé que le parquet de Nanterre cherche à établir des liens avec d'autres "cold case", qui présentent des similitudes avec les agressions de 1991 et 1999. Deux viols ont été commis en février 1994, à Vannes (Morbihan) et à Valenciennes (Nord), un troisième, en septembre 1995, à Rambouillet dans les Yvelines. Deux autres affaires concernent une tentative de viol survenue en mars 2004 à Chelles (Seine-et-Marne) et un homicide, en mai 2000, à Berre-l’Étang, dans les Bouches-du-Rhône. À chaque fois, selon le quotidien régional, l’auteur aurait pris rendez-vous avec sa victime sous un faux nom pour visiter l’appartement avant de passer à l’acte.

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