Dans une lettre adressée à ses administrés, la maire d'Avignon socialiste, Cécile Helle, annonce qu'elle ne sera pas candidate à un troisième mandat en 2026.
"Surtout ne pas faire le mandat de trop". Ainsi Cécile Helle, qui a fait basculer Avignon à gauche en 2014, explique-t-elle sa décision de ne pas se représenter aux élections municipales de 2026. La maire socialiste de 55 ans détaille les raisons qui l'ont poussée à prendre cette décision dans une lettre de trois pages adressée à ses administrés, publiée le lundi 3 février sur la page Facebook de la Ville. L'élue rappelle qu'elle agit "conformément à l'engagement pris il y a maintenant près de 12 ans", "celui de ne faire que deux mandats".
"Je sais que cette décision pourra surprendre, écrit la Maire, mais je la prends en toute sérénité, avec le sentiment du travail accompli, et plus que jamais convaincue que la démocratie a besoin de renouvellement".
Surprise dans les rangs socialistes
Surprise et incrédulité de Lucien Stanzione, seul sénateur du PS du Vaucluse, qui a appris la nouvelle par la presse. "Je découvre l'information [...] Pour l'instant, c'est toujours ma candidate, j'attends d'en parler directement avec elle pour pouvoir réagir", a déclaré le Premier secrétaire départemental du PS à La Provence.
En 2020, Cécile Helle avait retrouvé son fauteuil en remportant la quadrangulaire du second tour face à la candidate RN Anne-Sophie Rigault, l'écologiste Jean-Pierre Cervantes et le Républicain Michel Bissière.
Le RN dans les starting-blocks
Arrivé en tête dans le département aux dernières élections européennes, le Rassemblement national n'a pas réussi à faire le grand chelem aux Législatives, battu dans la 1ʳᵉ circonscription, celle d'Avignon, par le LFI Raphaël Arnaud. C'est pourtant sur ces terres où il ne cesse de s'ancrer, de scrutin en scrutin, que le parti de Jordan Bardella imagine ses prochaines conquêtes, la mairie en 2026 et le Département en 2028.
"Deux mandats d'équilibriste entre idéologie et expérimentation qui auront abouti à la ruine de la ville d'Avignon, a réagi l'ancienne députée RN Catherine Jaouen à cette annonce, Cécile Helle tire sa révérence et il était grand temps. Avignon, défigurée et malmenée se souviendra longtemps de son passage".
🚨 Deux mandats d’équilibriste entre idéologie et expérimentation qui auront aboutis à la ruine de la ville d’ #Avignon.
— Catherine Jaouen Ⓜ️ (@C_Jaouen_84) February 3, 2025
Cécile Helle tire sa révérence et il était grand temps. Avignon, défigurée et malmenée, se souviendra longtemps de son passage.#Circo8401 https://t.co/0ob3a3Xgwp
"Dommage, il y avait encore des gens à décevoir", a quant à lui ironisé le délégué départemental du RN, Thierry D'Aigremont.
Julien Aubert prépare l'alternance en 2026
La sortie de Cécile Helle laisse le champ libre aux potentiels prétendants, comme Julien Aubert, à la tête d'un mouvement gaulliste à tendance souverainiste, "Osez la France". Pas (encore) candidat, l'ancien député LR de la 5ᵉ circonscription du Vaucluse a lancé à l'automne son laboratoire d'idées "pour construire une alternance" à Avignon en 2026. "Ma candidature est une hypothèse", a-t-il déclaré début janvier à Ici Vaucluse.
Toujours Vice-Président du parti Les Républicains, Julien Aubert espère, dans La Provence, que le retrait de Cécile Helle "n'est pas le prélude d'une union de l'extrême gauche, une sorte de fusion-absorption par l'extrême-gauche, et donc LFI", appelant "tous ceux qui veulent travailler à l'avenir d'Avignon" à le rejoindre, "sans distinction d'appartenance politique".