Une personne a été placée en garde à vue, samedi, après des incidents en marge d'un carnaval à Pertuis. Des associations avaient organisé un grand rassemblement festif en défense de la "Zone à Patates". Il s'agit de terres agricoles qui doivent disparaître au profit de l'agrandissement d'une zone commerciale.
Le défilé avait commencé dans une ambiance bon enfant. Selon les estimations de la gendarmerie, 400 à 500 personnes participaient à un carnaval revendicatif à Pertuis, ce samedi 13 mai.
Il étaient rassemblés pour défendre la "Zone à Patates". Actuellement occupée et cultivée par des militants, la "Zap" est constituée de 86 hectares de terres fertiles. Un projet d'extension de la zone commerciale de Pertuis, portée par le maire, Roger Pellenc, et la Métropole Aix-Marseille-Provence, voue cet espace à l'urbanisation.
Le rassemblement dérape quand le cortège passe devant une entreprise spécialisée dans la construction engins agricoles, fondée par le maire de Pertuis.
Un petit groupe d'une vingtaine de personne se détache et pénètre sur le site. Plusieurs véhicules de l'entreprise Pellenc ont été dégradés.
La gendarmerie de Pertuis dépêche alors une vingtaine de gendarmes pour ramener l'ordre. Ils ont été pris à partie par un groupe de manifestants qui leur a jeté des projectiles. Deux établissements bancaires ont également été tagués.
Une personne a été placée en garde à vue pour exhibition sexuelle. Le calme est revenu vers 17h30.
"C'est dommage que ça aie dérapé comme ça", regrette Bernadette Cailleaux-Puggioni, membre de l'association Terres Vives, qui se bat contre l'extension de la zone commerciale depuis plusieurs années.
"On a un maire qui ne nous fait pas de cadeau et qui nous empêche de manifester dès qu'il peut... Là il va avoir des arguments." Robert Pellenc n'avait pas autorisé les participants au charivari à défiler dans les rues de la ville. Le maire n'a pas répondu à nos sollicitations.
Le groupe Pellenc doit bénéficier de l'extension de la zone commerciale. Le projet lui permettrait en effet récupérer en effet 30 hectares au bénéfice de son activité.