Ségolène Royal a profité de son premier retour dans la Vienne depuis des mois pour redire "son indignation" face aux accusations d'Alain Rousset. En marge de sa visite chez Mecafi, elle a accusé le chef de l'exécutif régional de "mentir" sur l'état du budget du Poitou-Charentes.
Je demande la justice pour les habitants et les entreprises de cette région dont on essaye de casser des politiques exemplaires comme les Nuits Romanes."
Ségolène Royal a profité de son passage dans la Vienne pour revenir longuement sur la polémique des "dérives budgétaires" attribuées à l'ex-Poitou-Charentes par l'exécutif de la région Nouvelle-Aquitaine. Pour cela l'ancienne Présidente de région s'appuie sur le rapport de la Cour régionale des Comptes. Actuellement confidentiel, il sera rendu public à la prochaine session du Conseil régional le 19 décembre prochain. Mais sans attendre sa publication, l'ex-Présidente du Poitou-Charentes annonce que les magistrats ont reconnu qu'aucune facture n'avait été laissée à la charge de la Nouvelle-Aquitaine.
Nous avons laissé 40 millions dans les caisses et nous allons apporter un potentiel de financement de 270 millions supplémentaires grâce à la TICPE."
Ségolène Royal parle ici de la TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) qui n'était pas perçue par l'ex-région Poitou-Charentes mais qui va finalement être collectée depuis que Jean-François Macaire en a décidé l'instauration.
Sur le fond, l'actuelle ministre de l'Environnement estime qu'Alain Rousset s'est appuyé sur "de prétendues dérives budgétaires" pour remettre en question les politiques territoriales mises en place en Poitou-Charentes.
"On a essayé de détruire, broyer, dénigrer, casser des politiques exemplaires sous prétexte de leur coût financier."
Ségolène Royal donne comme exemple l'abandon des Nuits Romanes. Elle cite aussi les investissements lourds faits par son ancienne région dans l'apprentissage, ou encore dans la politique de rénovation des lycées sans oublier toutes les mesures liées à la transition énergétique comme Le plan d'aide 10 000 toitures abandonné par la Nouvelle-Aquitaine.
Comment en est-on arrivé à un tel état des lieux ? Et faut-il mettre cette polémique uniquement sur le compte des mauvaises relations qui pouvaient exister entre Alain Rousset et Ségolène Royal ?
Je pense qu'Alain Rousset a accumulé du ressentiment à mon égard parce que j'étais à la tête de la seule région à ne pas augmenter les impôts, contrairement à l'ancienne Aquitaine."
Nul doute que la polémique est loin d'être éteinte. Chacun pourra se faire un avis à la lecture du rapport de la Cour régionale des comptes le 19 décembre prochain. D'ici là, voici la totalité de l'interview donnée par Ségolène Royal à F3 Poitou-Charentes. Un document qui sera également diffusé ce jeudi soir dans notre 19/20 présenté par Florent Loiseau.