Incendie de l'Assemblée Corse : Maître Mariaggi comparaît à Marseille pour violences

L'avocat est convoqué vendredi 17 mai devant le Tribunal correctionnel de Marseille pour "violence contre les forces de l'ordre". L'affaire remonte à janvier 2008. Des heurts avaient éclaté pendant le procès de l'incendie de la CTC. J.M. Mariaggi s'était alors débattu avec les gendarmes.  

"Les faits se sont déroulés dans une salle d'audience" explique Jean-Michel Mariaggi, "j'y exerçais mon métier, j'y avais ma place.

Je me demande encore aujourd'hui comment il se faisait qu'une cinquantaine de gendarmes se trouvait dans cette salle d'audience, encagoulés, arnachés, armés de matraques ? C'est une question ouverte. Le procès permettra de poser cette question, ce sera intéressant."

Le procès sans précédent d'une affaire sans précédent 

Voyage dans le temps. Nous sommes le 31 janvier 2008, au Tribunal Correctionnel d'Ajaccio. Lorsque des heurts éclatent en plein prétoire, puis en dehors de la salle d'audience. Il s'agit du procès de trois militants de U Rinnovu jugés pour l'incendie survenu le 12 janvier, celui du bureau d'Ange Santini, le président de l'Assemblée Corse au moment des faits.  

Lorsque la cour rejettent la demande de remise en liberté de deux des militants du Rinnovu, la tension monte d'un cran dans la salle. Quelques minutes plus tard, l'audience reprend pour juger un troisième militant, pour lequel l'avocat général requiert une année de prison.

C'est alors que les bagarres éclatent, en pleine audience. Dans la confusion générale, les prévenus et leurs familles échangent des coups avec les CRS. Tout le monde est bousculé. L'audience est évacuée. 



Et pourtant, l'audience reprend une troisième fois, pour juger un quatrième militant. Il s'agit cette fois de faits commis la semaine précédente au Palais de Justice de Finasello. L'homme est accusé d'avoir giflé un CRS. Il est condamné à un mois et quinze jours de prison.

Pendant ce temps, les échauffourées se poursuivent à l'extérieur du bâtiment. Jets de projectiles, incendie de poubelles du coté de la cinquantaine de militants. Gaz lacrymogène pour les forces de l'ordre. La circulation est bloquée à Ajaccio. 

Un jeune homme, gravement blessé à la tête, est hospitalisé. 

Un homme de loi dans la mêlée

Maître Mariaggi était comme les autres, au coeur de la prise à partie, au milieu des gardes mobiles et des CRS. Le lendemain, il est convoqué au Palais de Justice de Bastia. Et puis l'affaire semble se tasser....

Pourtant, deux ans plus tard, l'avocat est mis en examen pour "violences volontaires" et "dégradations de biens". Mais l'affaire est instruite à Marseille. A la demande du procureur général de Bastia, l'affaire a été dépaysée en août 2009. 

Jean-Michel Mariaggi vient d'apprendre ce mardi 14 mai qu'il est cité à comparaître vendredi prochain. 

U Rinnovu a annoncé apporter son soutien à Jean-Michel Mariaggi. Une délégation du mouvement sera présente ce jour-là à Marseille.